Ne manquait donc plus que la présentation du parcours de l'épreuve pour se convaincre qu'Alejandro ferait parti des grands favoris le samedi 4 Juillet prochain. C'est désormais fait ; le parcours lui est en effet très certainement favorable.
Peu de km de CLM individuels
A regarder en premier lieu : le kilométrage de contre-la-montre individuel. Environ 55km, c'est peu, donc c'est bien : ce n'est pas un secret que l'exercice en solitaire n'a jamais réussi à Alejandro, surtout sur les longues distantes et les chronos plats. Justement, en 2009, ils ne seront pas du tout comme cela ! Le premier CLM, disputé le premier jour, à Monaco, est court et cabossé. Parfait ! Cette fois, pas question pour Valverde de perdre de temps sur ses concurrents, qui se donneront à fond pour le premier affrontement entre les favoris. Qui sait, peut-être de petits
L'autre CLM individuel, disputé une fois n'est pas coutume le dernier jeudi des 3 semaines au lieu de la veille de l'arrivée, le samedi, est cette fois plus long (40km). Même s'il n'est pas totalement plat (les coureurs devront grimper le col de Bluffy, qui ne devraient cependant pas suffire à écarter les purs rouleurs de la victoire), il devrait moins convenir à Alejandro, qui aura cette comme objectif de perdre le moins de temps possible sur ses adversaires. Il est tout de même possible que l'espagnol finisse dans le même temps que les autres candidats à la victoire finale, mais Valverde y laissera alors des forces, à deux jours de l'arrivée au Mont Ventoux...Et puis, tout dépendra également du contexte : si Alejandro est encore en lice pour le maillot jaune ou non.
Les Alpes seront décisives
Et la montagne, dans tout ça ? Elle aussi convient à Valverde ! Les Pyrénées, qu'il n'apprécie pas, ne devraient pas être le théâtre de bagarres entre les favoris, mis à part dans l'étape se disputant en Andorre, qui s'achève au sommet d'une montée finale classée 1ere catégorie de plus de 10km, qui promet d'être belle (pour Valverde ?) ! Sinon, les cols pyrénéens des deux autres étapes disputées dans ce massif sont placés à chaque fois loin de l'arrivée - le sommet du col du Tourmalet, col où Alejandro avait connu une défaillance cette année, est par exemple à près de 70km du but, ce qui devrait calmer certains favoris souhaitant se découvrir.
Les prétendants au maillot jaune se donneront donc rendez-vous dans les Alpes pour en découdre, en dernière semaine - un massif où Alejandro a déjà fait ses preuves. Le dimanche 19 constituera la seconde arrivée au sommet de ce Tour, qui n'en compte que trois : l'arrivée est jugée à Verbier, en Suisse, au bout d'une large montée finale de 9km, à 7%. Une belle ascension susceptible, à n'en pas douter, de sourire à Valverde -je vous l'aurais dis...
Le Mont Ventoux en juge de paix
Après la journée de repos le lendemain, les coureurs se mesureront au Grand Bernard puis à son petit frère, le Petit Bernard avant de redescendre vers Bourg-St-Maurice. Une étape courte mais qui pourrait se révéler piégeuse. Les coureurs préféreront peut-être cependant se préserver pour le lendemain, étape avec 5 cols à l'affiche ; une des plus éprouvantes des 3 semaines ! Même si elle ne se termine pas au sommet, elle sera à n'en pas douter révélatrice de l'état de forme de chacun, trois jours avant le Mont Ventoux ! C'est là, à la veille de l'arrivée finale, que l'on connaitra le vainqueur du Tour, et probablement pas avant (à moins que le leader de la course ai au moins 2' d'avance sur son plus proche rival, ce qui est peu probable).
Conclusion :
Le faible kilométrage de contre-la-montre individuel ne peux que favoriser Valverde, et plus généralement les grimpeurs, qui devraient truster les premières places du classement final. Si les Pyrénées ne creuseront que peu d'écarts, les Alpes seront quant à elles décisives : c'est dans ce massif, grimpé la dernière semaine, que le Tour se jouera (au plus grand plaisir d'Alejandro, qui n'a jamais caché qu'il préfère les Alpes aux Pyrénées) ! Avec en tête le Mont Ventoux, qui servira de juge de paix à l'épreuve - inutile de dire qu'il est indispensable pour les candidats à la victoire finale d'aller reconnaitre l'ascension avant Juillet, et en Juillet de garder le maximum de forces jusqu'à là...
_les favoris devront s'économiser lors des deux premières semaines pour arriver le plus frais possible en fin de deuxième semaine. Cela implique que Valverde sacrifie (ou du moins se donne le minimum sur) certaines étapes qui lui sont favorables - je pense notamment à celle, en 1ere semaine, se terminant au bout de la montée de Montjuic (photo ci-contre, lors de l'Escalade de Montjuic 2005), à Barcelone, rampe de 1700 mètres qui peut être comparé au mur de Huy de la Flèche Wallonne. Le coup de la victoire un des premiers jours, comme en 2008 à Plumelec même si cette victoire avait fait très plaisir sur le coup, devra donc cette fois être évité (sauf sur le chrono de 15km lors de 1ere étape, qui sera le premier affrontement entre les favoris).
_ces même favoris, pour réussir leur Tour, devront être très en forme en Juillet : la condition physique sera plus-que-jamais déterminante sur la prochaine Grande Boucle, difficultés croissantes durant les 3 semaines oblige. Pour cela, pas de secrets : il leur faudra très peu courir avant le mois de Juillet et ne pas trop se dépenser. Ca tombe bien, c'est ce que fera Valverde, et ce pour la première fois de sa carrière, en reprenant la compétition tard (probablement en avril). Cette décision modifie entièrement sa saison, qui sera ainsi centrée sur le Tour - les classiques ardennaises, par exemple, devraient à priori être couru dans une forme très moyenne et donc en quelque sorte sacrifiées. Alors, est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? On en parle dans un prochain article...