Yves Léonard (premier secrétaire fédéral) Laurent Fabius, Jean Louis Destans et Alain Le Vern, aux côtés de Martine Aubry avant qu'elle n'aille soutenir les salariés de Sandouville. (photo JCH)
Tous les militants socialistes du département de l'Eure (comme partout en France d'ailleurs) sont appelés à voter pour la motion de leur choix, jeudi entre 17 à 22 heures. Je rappelle que seuls les militants à jour de leur cotisation et régulièrement inscrits sur les fichiers adressés aux fédérations auront le droit de s'exprimer. Aucun vote par procuration ou correspondance n'est autorisé.
Hier soir, à Val-de-Reuil, en présence de Marc Antoine Jamet, maire, et signataire de la motion D (Aubry) se tenait l'une des toutes dernières réunions de sections destinées à former le jugement des socialistes encore dans l'indécision ou amateurs de joutes souvent formelles mais forcément intéressantes puisque chaque jour qui passe apporte son lot d'événements, de déclarations, d'orientations.
J'avais pour tâche exaltante de défendre la motion présentée par Martine Aubry. Une motion placée sous le double signe du changement et du rassemblement. Cette motion rassemble puisqu'elle réunit, avant toute synthèse, des gens qui, dans un passé pas si lointain, s'opposaient comme Laurent Fabius et ses amis, Dominique Strauss-Kahn et ses amis, Arnaud Montebourg et ses amis et bien sûr, Martine Aubry, son père (Jacques Delors) et Pierre Mauroy dont l'action au gouvernement est dans toutes les mémoires. J'insiste sur les amis car la presse aime beaucoup cette expression. Elle offre l'occasion de rendre collective une démarche que trop de gens veulent désigner comme personnelle.
Que veut Martine Aubry et ceux qui la soutiennent : que le parti socialiste parle d'une même voix (pas d'une seule voix) qu'il travaille au sein de conventions nationales thématiques pour préparer un projet présidentiel bâti à gauche, avec une puissance publique réaffirmée (priorité à l'emploi, aux salaires, au pouvoir d'achat, au logement, à la santé, à la culture) des liens forts avec les mondes syndical et associatif, une Europe active (régulée et harmonisée). Martine Aubry est une femme d'autorité. Elle est capable de faire entendre la voix du PS ailleurs qu'à l'Assemblée nationale où le groupe s'oppose autant qu'il le peut, elle est aussi capable de galvaniser les esprits, de susciter un élan créatif et d'associer l'ensemble des socialistes puisque son projet n'est pas obligatoirement celui d'une présidentiable. Mais elle le dit bien haut : je prendrai mes responsabilités. Comme dans le gouvernement Jospin, comme ministre du travail (CMU, emplois-jeunes, APA, 35 heures…) et comme maire de Lille confrontée à l'appauvrissement des communes voulu par l'Etat qui transfère des charges sans compenser les moyens. A Val-de-Reuil, Jérôme Pasco a défendu la motion Delanoë, Eric Villedieu, celle de Ségolène Royal et François Charmot, celle de Benoit Hamon.
Dans l'Eure, de nombreux maires, conseillers généraux, premier secrétaire fédéral, soutiennent la motion de Martine Aubry. Verdict, jeudi vers 23 heures.