Les deux candidats ont tout donné dans les dernières heures de cette longue bataille en sillonnant le pays de long en large. Mais l’attente est évidemment plus forte d’un côté que de l’autre. C’est Barack Obama, s’il est élu, qui fera l’Histoire. Davantage en tout cas que John McCain ou alors pas pour les mêmes raisons, car si ce dernier l’emportait, ce serait son comeback de dernière minute qui serait historique et non son élection. Ce déséquilibre tient moins à la personnalité de McCain qu’à la force d’incarnation d’Obama. C’est lui qui a le mieux su donner, tout au long de cette campagne, une image à la fois neuve, rassurante et pleine d’espoir des Etats-Unis. Un « Noir à la Maison-Blanche » est à soi seul un slogan politique qui résume le chemin parcouru par ce pays depuis quarante ans.
Pourtant si Obama gagne, comme chacun s’y attend désormais, ce ne sera pas parce qu’il est noir. Ce sera parce qu’il aura été le meilleur candidat durant cette campagne. Parce qu’il aura dû surmonter une élection primaire, contre Hillary Clinton, d’une longueur et d’une âpreté rares avant d’affronter directement McCain. Parce qu’il aura su mobiliser hommes et moyens comme jamais aucun candidat ne l’avait fait avant lui. Parce qu’il aura su incarner une Amérique tournée vers l’avenir et pleine de promesses – celles qu’il lui faudra remplir pour ne pas décevoir.
Pour toutes ces raisons, ce 4 novembre pourrait bien être un moment historique. Celui du début d’une nouvelle époque de l’histoire américaine, et donc de la nôtre.
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Chronique “Carnet d’Amérique” publiée dans le quotidien Nice Matin le 4 novembre 2008.
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