Dans son plus récent texte, intitulé “La radio qui tue”, Jacques Lanctôt nous montre comment Michael Reagan, fils du tristement célèbre président anti-communiste sanguinaire Ronald Reagan, fait usage de son droit à la liberté d’expression de la pire manière imaginable, soit en faisant des appels à la haine et au meurtre d’opposants politiques et ce, en toute impunité et sans la moindre sanction de la part des autorités concernées. À lire absolument puisque vous allez voir qu’à côté du fashiste Michael Reagan, même André Arthur passerait pour un amateur dans le domaine du populisme. La démagogie d’extrême droite fanatique à l’état pur. Bref, sans doute un bel exemple de “presse libre” selon RSF et la CIA:
Il y a quelques mois, je vous ai parlé d’une radio poubelle qui existe à Miami et qui diffuse en direction de Cuba les pires insanités, cela en toute légalité et payé à même les taxes et les impôts des Américains. Au Québec, nous avons eu nous aussi, notre lot de radios poubelles, mais ce phénomène semble maintenant chose du passé, heureusement. Et dans tous les cas, il s’agissait de stations de radio privées.
Aux États-Unis, pays de tous les paradoxes, le phénomène perdure et ne semble pas prêt de s’arrêter même si des organismes comme FAIR dénoncent ces abus répétés faits au nom de la sacro-sainte liberté d’expression.
Ainsi, Michael Reagan, le fils de l’ex-président américain Ronald Reagan, de triste mémoire (c’est son régime qui a encouragé, entre autres, les pires dictatures en Amérique latine: 30 000 morts en Argentine, 75 000 au Salvador, 20 000 au Nicaragua et 200 000 autres au Guatemala), le fils Reagan, donc, participe régulièrement à plusieurs tribunes radiophoniques sur le réseau de Radio America, où il répand son fiel sur tous ceux qui contestent un tant soit peu les politiques officielles du gouvernement américain. Et il n’en faut pas beaucoup, au pays de l’oncle Sam, pour passer pour quelqu’un de suspect et de dangereux.
Michael Reagan n’hésite jamais à qualifier de traîtres à la patrie ceux qui remettent en question les politiques de droite et néo-conservatrices du gouvernement de George W. Bush et il va souvent jusqu’à suggérer qu’ils soient tout simplement lynchés et assassinés.
«On devrait les pourchasser et les tuer, a-t-il dit en ondes. Ce sont des traîtres à leur pays et il faut les tuer. Y a-t-il un problème avec ça? Il faut faire face à ces individus et les tuer. Il faut les dénoncer comme des traîtres et en réalité, c’est ce qu’ils sont. Il faut les tuer et je paie les balles», affirme-t-il cyniquement et en toute impunité sur les ondes de cette radio poubelle.
Remarquez l’insistance: dans cette seule phrase, il répète quatre fois le mot «tuer».
Il s’en prenait, entre autres, à un jeune militant, Mark Dice, qui conteste la version officielle sur les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles et pour qui cette attaque a été un prétexte à l’invasion de l’Irak.
Et il poursuit: «Que diriez-vous si on arrêtait ce Mark Dice et si on le plaçait devant un peloton d’exécution? On l’attacherait à un poteau sans lui bander les yeux, question de se divertir un peu.» Reagan fils a sûrement fait ses classes à la base militaire de Guantánamo, ce centre de torture honteux. À côté de ce Reagan, Jef Filion, de la défunte radio-poubelle de la ville de Québec, passerait pour un éditorialiste du Devoir.
À la suite de la récente guerre qui a opposé le Liban à Israël, plusieurs citoyens d’origine libanaise aux États-Unis ont prénommé leur enfant Hezbollah, en hommage à cette organisation militaire qui a su repousser l’offensive israélienne au Liban.
Il n’en fallait pas plus à ce fielleux commentateur pour dégainer: «Savez-vous ce que je ferais avec ces bébés à l’occasion de la célébration de leur premier anniversaire? Je leur mettrais une grenade dégoupillée dans leurs couches et je leur chanterais: Joyeux anniversaire, bébé! Adieux! Adieux!» Très très drôle, n’est-ce pas ?
En réponse aux gens qui ont protesté en disant que les enfants ne sont pas responsables du prénom que leur donnent leurs parents, il ajoute: «Eh bien! Que diriez-vous si on tuait aussi les mères avec leurs enfants?» Encore plus drôle, on se bidonne réellement!
Michael Reagan s’en est aussi pris à Howard Dean, le président du Comité national du Parti démocrate. Ce dernier avait eu le malheur de critiquer George W. Bush en affirmant qu’il était erroné de penser qu’on pouvait gagner la guerre en Irak.
«Il devrait être arrêté et pendu pour trahison, a répliqué Reagan, ou encore, enfermé dans un trou jusqu’à la fin de la guerre en Irak.» Et vive la liberté d’expression dans ce que d’aucuns considèrent comme la plus grande démocratie au monde!
Ces émissions de Michael Reagan sont diffusées dans plus de 150 stations à travers les États-Unis. Et des commentateurs de cette trempe, les États-Unis en comptent des milliers. Il ne s’agit pas d’un phénomène marginal. Ces commentateurs exercent une influence indéniable sur l’opinion publique américaine et ils vont jusqu’à bouder le Parti républicain en l’accusant d’être trop mou, d’être trop à gauche et pas assez conservateur!
Cette Amérique-là, je dois le dire, me fait terriblement peur. Et je doute fort qu’elle change avec l’arrivée probable de Obama à la présidence.
Et tant qu’à y être, si vous avez le temps, j’aimerais emboîter le pas du camarade Sylvain Guillemette en vous référant à cet excellent article du réseau Voltaire sur le cirque médiatique monumental que sont les élections états-uniennes et leur populisme crasse bourré de mensonges sur le réel “processus électoral” qui consiste en fait à “tasser” les libres penseurs de la course pour ne laisser que les coquilles vides que nous voyant aujourd’hui se combattre pour le spectacle mondial.