Le groupe français livrera deux réacteurs de troisième génération EPR à l'électricien CGNPC.
La rumeur devient information. Six mois après la signature d'un protocole d'accord, Areva et l'électricien chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp.) ont ratifié le contrat portant sur la livraison de deux réacteurs de troisième génération EPR.Pour le groupe français leader mondial du nucléaire, il s'agit du plus gros contrat jamais signé depuis la naissance du groupe. Même si aucun montant ne circule officiellement, il faut savoir que le coût du seul prototype EPR en cours de construction en Finlande s'élève à environ 3 milliards d'euros.
Les deux centrales EPR vendues à la Chine seront implantées à Yangjiang, dans le Guangdong. CGNPC, l'un des principaux électriciens chinois, va ainsi se doter de 3 200 mégawatts supplémentaires, une étape importante dans le cadre de son plan de développement électronucléaire. Le contrat, qui couvre également un certain nombre de services (à commencer par le combustible) court sur plus de vingt ans. Ce succès pourrait aussi bénéficier à EDF, car CNGPC souhaite s'appuyer sur le retour d'expérience de Flamanville (dont EDF est le maître d'oeuvre) pour développer son parc. Cette information intervient alors que le groupe américain WESTINGHOUSE a annoncé avoir bouclé le contrat prévoyant la fourniture de quatre réacteurs de nouvelle génération. La construction doit commencer en 2009, et la première centrale devrait être opérationnelle en 2013, selon Westinghouse. Au cours des années à venir, la Chine prévoit de lancer trois nouvelles centrales par an. La bataille faisait rage depuis des années entre Américains et Français pour decrocher ces "contats du siècle". Quatre à deux pour les USA, mais la France s'en sort bien. Voilà du travail pour au moins 20 ans sur un merché qui, sauf surprise toujours possible, est assuré d'une forte expansion.