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Chili: de nouvelles fouilles à Monte verde confirme la présence de l'homme depuis 14000 ans

Publié le 16 mai 2008 par Jann @archeologie31

Chili: de nouvelles fouilles à Monte verde confirme la présence de l'homme depuis 14000 ans
Le site archéologique de Monte Verde, dans le sud du Chili, confirme son statut de plus ancien lieu de vie humain en Amérique en apportant de nouvelles preuves.
La théorie selon laquelle une voie de migration à suivi la côte du Pacifique, il y a plus de 14000 ans, se trouve ainsi renforcée.
L'étude a été menée par une équipe d'anthropologues, de géologues et de botanistes; elle était dirigée par Tom Dillehay, professeur d'anthropologie à l'Université Vanderbuilt.
Ce document, qui recueille les premières données sur le site depuis 10 ans, comprend l'identification de neuf espèces d'algues marines retrouvées dans d'anciens foyers et différents lieux du site.
Les échantillons d'algues ont été daté entre 14220 à 13980 ans avant JC; cela confirme que la couche supérieure du site, nommé Monte Verde II, a été occupé plus de 1000 ans avant tout autre occupation humaine datée à ce jour dans les Amériques.
Le site de Monte Verde a été découvert en 1976. Il est situé dans une tourbière à environ 500 km au sud de Santiago et a révélé des ruines bien conservées d'une petite colonie de 20 à 30 personnes vivant dans une douzaine de refuges le long d'un petit ruisseau.
Une grande variété de produits alimentaires a été trouvée sur le site, y compris les espèces éteintes de lama, d'un genre d'éléphant (appelé Gomphotherium), de crustacés, de légumes et de fruits à coque.
En 1979, lorsque Dillehay et ses collègues ont signalé pour la première fois que la datation au radiocarbone de l'os et du charbon de bois trouvé à Monte Verde remontait à plus de 14000 ans, ils ont été à l'origine d'une grande controverse care les dates entraient en conflit avec les datations d'autres sites archéologiques en Amérique du Nord.
Depuis au moins 1900, la théorie qui prévaut est que la colonisation de l'homme a commencé à la fin du dernier âge glaciaire sur 13000 ans, lorsque des groupes de chasseurs de gros gibier, appelée la culture Clovis, suivirent des troupeaux de la Sibérie à l'Alaska en passant par le détroit de Béring, puis progressivement se sont propagés vers le sud.
Cependant, aucune des artefacts de la culture Clovis n'a été daté avant 13000 ans. Aussi, la découverte d'un site de peuplement humain, bien antérieur et dans le sud du Chili est difficile à concilier avec cette théorie.
Il a fallu attendre 1997 pour que la controverse soit réglée par un éminent groupe d'archéologues qui a passé en revue les différents preuves: après visite du site de Monte Verde, il a approuvé à l'unanimité la datation.
La plupart des chercheurs pensent à présent que l'on est arrivé dans le nouveau monde à travers le pont terrestre du détroit de Béring, il y a plus de 16000 ans. Après être entré dans l'Alaska, les premiers immigrants se seraient étendus le long de la côte beaucoup plus rapidement que par l'intérieur des terres car ils connaissaient beaucoup mieux l'exploitation des ressources côtières que celles de l'intérieur des terres.
Cependant, les preuves appuyant cette théorie ont été particulièrement difficiles à apporter car le niveau de la mer était presque 100 mètres plus bas à cette éopque... Aussi, bon nombre des lieux de peuplement ont été recouverts par la mer entre temps.
Selon Dillehay, les résultats du nouveau Monte Verde devraient fournir un appui supplémentaire pour la théorie de la migration côtière, devrait aussi montrer que le processus a pu être beaucoup plus lent que prévu.
En dépit de sa situation intérieure, les chercheurs ont identifié un total de neuf espèces différentes d'algues dans les matières recueillies sur le site.
"Trouver des algues est normal, mais que l'on trouve cinq nouvelles espèces en abondance est en soit une surprise», dit Dillehay.
Les Monte-Verdiens avaient une réelle tradition d'exploitation des ressources côtières.
"Si tous les premiers groupes américains ont suivi une évolution similaire de déplacement en va-et-vient entre l'intérieur des terres et les zones côtières, le peuplement des Amériques n'a pu que se faire de manière très lente. », observe Dillehay.
Source:

  • Vanderbuilt University: "New evidence from earliest known human settlement in the Americas supports coastal migration theory"

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