Dans un peu moins de deux semaines sortira le premier Marvel Deluxe consacré à la série Astonishing X-Men (vol. 3). Retour sur deux arcs jugés un peu hâtivement lors de leur parution en kiosque.La généticienne Kavita Rao l'a affirmé à la télévision : le gène mutant a été isolé. Un vaccin peut être mis au point, les victimes guérir et les menaces, inhérentes aux pouvoirs, disparaître. Pas facile dans ces conditions, pour Scott Summers, de gérer une équipe de X-Men survoltés. Si Wolverine et lui se sont déjà souvent accrochés, Logan va aussi s'en prendre à un pauvre McCoy rêvant déjà de retrouver un aspect humain.La tension est également palpable entre Kitty Pryde et la froide Emma Frost, soupçonnée d'avoir pris le pas sur le véritable chef de l'équipe.C'est dans cette ambiance tendue que les X-Men abandonnent leurs cuirs noirs pour revenir aux costumes plus traditionnels. Parce que ces tenues, plus voyantes, plus lumineuses, véhiculent aussi un message : " Nous sommes des héros. Et nous serons toujours là pour vous protéger, quoi qu'il nous en coûte."Voici donc les douze premiers épisodes d'Astonishing X-Men, publiés auparavant dans la revue kiosque du même nom, réunis dans un recueil librairie. Le scénario est de Joss Whedon, un auteur que j'avais un peu pris en grippe et avec qui je n'ai pas toujours été très tendre. Bizarrement, cette deuxième lecture n'a pas été désagréable, je dirais même que certains aspects de l'histoire peuvent mieux s'apprécier, en lisant tout d'une traite, plutôt que lors du nécessaire mais pas toujours agréable découpage mensuel.Niveau personnages, on a droit au noyau dur composé de Cyclope, Wolverine, Emma Frost, Kitty Pryde, le Fauve et même Colossus (qui fait ici son grand retour). Quelques guests sont également au menu, comme Nick Fury et les Fantastic Four. Une grande importance est laissée au relationnel entre les membres de l'équipe, on a même droit à quelques traits d'humour parfois délicieusement corrosifs. Le seconde moitié de l'ouvrage s'écarte du thème traditionnel des mutants malmenés par la société pour les transformer, eux-mêmes, en oppresseurs. C'est d'ailleurs à cette occasion que la personnalité gentillette et moralisatrice du professeur Xavier en prend un vieux coup (avec ses dissimulations sur le troisième frère Summers, voilà un recadrage d'aura en règle !).Les dessins sont, bien sûr, de John Cassaday et la colorisation de Laura Martin. Leur travail est de très grande qualité, un vrai régal pour les rétines (surtout après s'être coltiné du Windsor-Smith juste avant, mais bon, c'est pas la même époque non plus). L'on peut porter au crédit de Cassaday quelques jolies réalisations originales, comme le look, à la fois très mécanique et poétique (ne serait-ce que pour ses ailes "papillonèsques"), de Danger (l'incarnation physique de la salle des dangers).En ce qui concerne les bonus, il vous faudra faire avec les covers (plus les versions variant tout de même) et une intro, plutôt drôle, de Brian K. Vaughan (Runaways, Y the last man, The Hood). Pour une fois, Panini ne promet pas monts & merveilles dans la petite présentation située sur le repli de la jaquette, par contre, pour l'anecdote (et pour ne pas perdre les bonnes habitudes), ils se plantent en annonçant une intro de...Whedon. Ah non, lui c'est le scénariste, dommage ! Bon, en même temps, c'était difficile là hein. ;o)Voilà du X-Men moderne et très ancré dans la continuité (nombreuses références à Jean Grey, la mort de Colossus ou encore Genosha par exemple), ce qui pourra dérouter un nouveau lecteur mais plongera les plus anciens dans un paysage connu. Le graphisme est léché et l'histoire - qui gagne énormément à être lue dans ce format - pas du tout ennuyeuse comme il m'était arrivé de le déplorer, à l'époque, dans d'autres articles. Voici une petite injustice réparée, même si je doute que Whedon ait eu à s'en plaindre. ;o)Sortie le 13 novembre.ps : ajout de la Veuve Noire dans les Figurines Marvel.pps : comme ma petite escapade lilloise aura finalement eu peu de rapport avec les comics et le festival, je vous en fait un résumé dans les commentaires de cet article (le temps de le rédiger, parce que ce n'était pas triste !).