J'en rêvais depuis un petit moment, et j'ai enfin finir par découvrir dernièrement le Musée Baccarat, installé depuis septembre 2003 dans l'hôtel particulier de Marie-Laure de Noailles à Paris (c'est le plus vaste à Paris avec quelques 3.000 m2) et relooké par Philippe Stark.
A l'étage, nous traversons rapidement la salle de bal roccoco de cet hotel particulier, toute d'or revêtue, et qui a été laissée intacte ; la seule trace des temps modernes est un écran plat où est diffusé un documentaire sur la Cristallerie de Baccarat. Mais place, maintenant au show-room de cristal. Première étape, "Folie des Grandeurs", la pièce, dont les murs ont été laissé à l'état brut, est consacrée à quelques pièces monumentales avec l'un des candélabres exécutés pour le tsar Nicolas II (sauvé de la révolution russe parce qu'il n'a pas eu le temps d'être livré) et le mobilier Ferrières (acheté jadis par des maharadjahs et livré à dos d'éléphant). Deuxième étape, "Alchimie", cette pièce, précédemment marquetée en paille, est désormais recouverte d'un dais peint par Gérard Garouste qui représente une allégorie sur le thème des quatre éléments, l'Eau, la Terre (le sable), l'Air et le Feu, éléments indispensable avec le plomb pour fabriquer le cristal. Et justement, nous pouvons y admirer les vases Simon rouge représentant l'Allégorie de l'Eau et l'Allégorie de la Terre, ainsi qu'un superbe Jeu d'Echecs.
Voilà, toujours à l'écoute de son temps, la visite se termine par le passage dans une salle à manger contemporaine, entièrement habillée de cristal et jouant sur la transparence. "L'essence de Baccarat, expliquait Philippe Stark, c'est pour moi le monde de l'illusion, à travers le jeu optique des facettes du cristal taillé. J'ai donc imaginé un Palais de Cristal où tout serait possible. Les jeux optiques du cristal deviennent des jeux mentaux et poétiques où tout est relatif et sujet à l'illusion, elle-même source d'imaginaire."