Hospitalisation à domicile :
un plus pour Jean Cellier
EPERNAY:
La qualité de vie du patient est améliorée grâce à l'HAD.
L'hospitalisation à domicile est en place à Epernay depuis le 15 septembre dernier. Jean Cellier, atteint d'une sclérose en plaques, est le premier à
bénéficier de cette alternative.
«JE suis bien mieux chez moi qu'à l'hôpital. Je dors quand je veux, j'ai mon ordinateur à côté, ma télé. J'ai plus de liberté qu'à l'hôpital. »
Atteint d'une sclérose en plaques évolutive depuis l'âge de 25 ans, Jean Cellier, 70 ans, était jusqu'alors suivi par la Croix-Rouge Son
cas, relativement lourd, justifiait des hospitalisations régulières, qui le perturbaient ainsi que son épouse, Marie-Odile.
Le 15 septembre, date de la mise en place officielle de l'HAD à Epernay, hospitalisation à domicile, Jean Cellier, après accord de son médecin traitant, le Dr Jabbour, a été le premier patient à
bénéficier de ce nouveau protocole de soins. Il a ainsi évité une nouvelle hospitalisation, en étant pris en charge à son domicile.
Double intérêt
« Sans cette hospitalisation à domicile, il aurait fallu le retransférer à l'hôpital car son cas est trop lourd », explique Geneviève Raymond, cadre
de santé HAD. « En fait, c'est la Croix-Rouge qui nous a contactés afin que nous puissions prendre le relais. Son cas devenait trop lourd à gérer pour eux. Aujourd'hui, tous les soins sont
effectués à domicile. Tout est pris en charge par l'HAD. » Infirmières et aides soignantes passent 3 fois par jour pour les soins. Le Dr Gabriel Jabbour, au
moins une fois par semaine.
« L'intérêt de cette hospitalisation à domicile, même si c'est une lourde tâche pour le médecin, est indéniable pour le couple », reconnaît le Dr
Jabbour. « Aujourd'hui, on vit une crise économique grave où les soins sont de plus en plus coûteux. Bientôt, il faudra choisir entre manger et se
soigner. Avec l'HAD, tous les soins sont pris en charge dans un budget global, ce qui enlève au couple une grosse épine du pied. Ce qui n'était jusqu'alors pas pris en charge par la sécurité sociale, l'est par l'HAD. L'intérêt est d'abord économique, pour le patient, mais également pour la
sécurité sociale. Une HAD coûte beaucoup moins chère qu'une hospitalisation. »
Patchs, sondes, protections, alaises, médicaments non remboursés… Tout était à la charge du couple jusqu'à cette hospitalisation à domicile. « Le
fait de ne plus avoir à s'occuper des médicaments, le temps perdu - parfois il fallait attendre des heures pour une ordonnance -, c'est un soulagement pour Marie-Odile », indique Jean Cellier. « Et
puis, au niveau des soins, c'est à peu près l'équivalent de ce que faisait la Croix-Rouge, sauf que là, ils viennent à domicile 3 fois par jour et j'ai un
numéro de téléphone pour appeler la nuit. »
Autre intérêt de l'HAD : la qualité de vie du patient qui s'en voit améliorée. « Jean refusait une hospitalisation », confie le Dr Jabbour. «
Psychologiquement, il est difficile de sortir quelqu'un de chez lui. C'est traumatisant. Là, il sait qu'il y aura toujours une présence, il est suivi de près… Il sait surtout qu'il n'y a pas une
hospitalisation qui le guette à chaque bobo qu'il a ou à chaque fois qu'il a mal. Moi-même je suis tranquille. Je sais qu'il est bien suivi, qu'il n'y a pas d'abus. L'HAD est très bien structurée,
codifiée. » Actuellement, 5 patients sparnaciens bénéficient de l'hospitalisation à domicile.
Deux cas, suivis par le Dr Jabbour, un cas de sclérose en plaques et un autre cas de maladie d'Alhzeimer, sont également à l'étude pour une HAD. «
Tous les dossiers sont étudiés au cas par cas », ajoute Mme Raimond. « Tout le monde ne peut pas bénéficier de l'HAD. Il faut
de toute façon avoir l'aval de son médecin traitant. »
Caroline Garnier
***MON GRAIN
DE SEL: suivie par un SAMSAH, structure aide médico-sociale aux adultes handicapés (appelée à se développer aussi), j'en suis contente globalement, malgré les graves
ratés d'un ou deux membres. J'ai réussi à m'imposer, à transmettre ma détresse, sans cela on tombait dans la maltraitance. Les autres membres ont pris position pour moi et contre leurs collègues,
ce qui a valu des sanctions à l'inf, par exemple. Il faut savoir se gérer suffisamment, communiquer. En couple, on est soutenu! J'ai ramé pour me faire respecter.