Crédit photo : Mike Thorn/SXC
La campagne pour les élections américaines bat son plein aux Etats-Unis d'Amérique. C'est l'ébullition dans tous les Etats que compte cette fédération née en 1783. Chaque candidat se donne à fond pour convaincre les électeurs indirects et directs du bien-fondé de leur présence à la conquête du pouvoir suprême. Les équipes de campagne réparties sur tout le pays se vouent corps et âmes pour convaincre les citoyens. Téléphone, porte-à-porte, meetings, télévisions, tout est mis en œuvre pour fléchir les décisions. Une façon de faire qui aurait du mal à s'implanter en France, ce serait vu comme du harcèlement.
Que proposent ces deux hommes vers lesquels les yeux du monde entier sont tournés ? Je m'étais intéressé à leur programme respectif mais d'une c'est tout en anglais-américain et de deux il y a beaucoup à lire. En outre, il y a des chances que des modifications soient apportées de temps en temps vu que les candidats rectifient leur position sur certains points au gré de lopinion publique et des évènements. Mais est-ce les programmes des candidats concentrent toutes les attentions ? Avec tout ce qu'on voit et tout ce qu'on entend, il semblerait que non.
McCain s'en tient aux financements publics de sa campagne alors qu'Obama y a renoncé pour profiter d'une manne impressionnante d'environ 265 millions de dollars, trois fois plus importante que les aides publiques. En fait, c'est là qu'est tout l'enjeu. On le voit dans les programmes, l'argent fait tout et permet de mettre en œuvre ses idées mais il permet également de se positionner dans la course vers la Maison Blanche. Est-il besoin de rappeler que l'élection est au suffrage indirect et que tout se joue sur quelques centaines de grands électeurs faciles à influencer (non je n'insinue rien) ? L'élection peut même se jouer dans les mains des neufs juges de la cour suprême qui ont déjà fait parler d'eux pour l'élection de Bush fils. Dans les différents déplacements et discours des candidats, cela se traduit par de gros spectacles et de grandes phrases percutantes mais évasives. Pour résumer, le gagnant sera celui qui aura le plus gros budget, le plus de billets verts à l'effigie de Washington, Georges pour les intimes. Vive la démocratie.
Et puis, les futurs vice-présidents sont arrivés. Des colistiers qui se font plus ou moins remarquer. Alors, je me dis que finalement, peu importe le programme, peu importe le budget, seule la personnalité des candidats et de leur moitié de binôme vont faire basculer les votes. Tout est question d'image et de spectacle. Mais il faut aussi compter sur les électeurs. De vrais girouettes : il y a des démocrates qui vont voter pour McCain, des républicains qui vont voter pour Obama, ceux qui vont voter contre Obama, ceux qui vont voter contre McCain, ceux qui vont voter pour un noir car c'est historique, ceux qui vont voter pour un héros de la guerre...
Un mot aussi sur l'importance de la religion. Les Etats-Unis n'ont pas encore connu la séparation de l'Eglise et de l'Etat, ce qui fait que le côté religieux s'immisce même aux élections : si le candidat ne déclare pas ses convictions et sa foi, il n'a aucune chance d'être élu. Cela semble absurde dans notre hexagone puisque cela fait partie du privé. Mais les Américains sont comme ça, tout rentre en ligne de compte.
Jamais une élection n'aura autant fait trembler le monde. L'issue du scrutin va bouleverser l'équilibre du monde.
Sites : Barack Obama et John McCain