Introduction lascive, piste de danse vide, enfumée, chaude. Verres à moitié pleins, bourbon épais, étrangement seuls. Cendriers débordants, tabourets renversé, bar sinistre, lumières voilées. Des mégots éparpillés, des glaviots disséminés. Plafond absent, ciel noir, nuages désordonnés et écrasant. Deux corps dansant sur Rain Dogs dans plusieurs flaques rouges (le vin, probablement), et entourés de visages invisibles, menaçants. You'll never be going back home.
Vautré sur le piano, jouant maladroitement d'une seule main, clope lassée au bec, l'homme aux cheveux absurdes chante Tango 'til they're sore pour le corbeau lubrique qui ondule autour de l'instrument fatigué d'un air narquois. L'animal n'est qu'une femme se laissant supplier, dominant l'espace, les pensées, l'espoir. Dans une mélodie désordonnée, prônant la désolation. I'll tell you all my secrets but I lie about my past. Send me off to bed for evermore.
Nuit singulière, fantasque, Clap Hands. Marcher en rythme sur les sonorités inexplicables, sous les douceurs rassurantes des réverbères. Flâner le long des eaux miroitantes, fumantes, toujours plus calmement, toujours moins brusquement. Vapeurs brunes, brume et chaleur. Sane, sane, they're all insane.