Felipe Massa a remporté un Grand Prix du Brésil de folie, marqué par cinq
derniers tours ébouriffants. Cette victoire, acquise devant Fernando Alonso et Kimi Räikkönen, ne permet cependant pas au brésilien de coiffer sa première couronne mondiale... Mais de peu
! Lewis Hamilton, cinquième, devient le plus jeune champion du monde de l'histoire !
Résumé de
cette course folle :
A quelques minutes du tour de formation, alors que tous les pilotes sont équipés de pneus pour piste sèche, une courte mais violente averse vient semer le trouble sur la grille de départ. Trois
minutes ont suffi pour tremper une bonne moitié de la piste. Ce n'était qu'une averse localisée, mais elle a repoussé l'envol des monoplaces de dix minutes pour permettre aux pilotes qui le
désiraient de chausser des gommes intermédiaires.
Imperturbable, Massa bondit à l'extinction des feux, chassé par Trulli, Räikkönen et Hamilton. Heikki Kovalainen n'aura pu protégé son équipier, piégé par Vettel puis Alonso dans les premiers
virages.
La carrière de David Coulthard s'achève tristement dans les mythiques "S" de Senna. L'écossais, harponné par Nico Rosberg, espérait une meilleure sortie pour la dernière course de sa carrière.
Nelson Piquet Jr. est la seconde victime des traditionnels accrochages du premier tour. La voiture de sécurité s'invite alors en piste pour dégager les deux monoplaces, qui seront par ailleurs
les deux seules à ne pas rejoindre l'arrivée.
Au dixième passage, la trajectoire s'est déjà asséchée et incite les pilotes à s'arrêter une première fois aux stands pour troquer leurs pneus intermédiaires contres des enveloppes pour circuit
sec. Massa reste aux commandes mais se voit désormais poursuivi par Vettel, Alonso et un étonnant Fisichella qui ne s'arrête pas ! Räikkönen passe Trulli dans les stands pour le gain de
la cinquième place. Hamilton, septième, perd, virtuellement, son titre.
Räikkönen se débarrasse de Fisichella au treizième tour ainsi qu'Hamilton de Trulli. Le britannique revient alors sur la Force India de l'italien et la déborde, au dix-huitième passage. Il
retrouve son trône, mais virtuellement bien sûr. Alors que Bourdais restait coincé derrière la Force India de Fisichella, Trulli attaque le français et le pousse vers l'herbe au premier
virage du vingtième tour.
Vettel, sur une stratégie décalée, ravitaille au vingt-septième tour et permet à Hamilton de gagner une place supplémentaire. Le voilà quatrième, tandis que l'allemand reprend la piste en
sixième position.
La course se déroule maintenant normalement pour Massa qui maintient son dauphin Fernando Alonso à sept secondes, avant de s'engouffrer dans la voie des stands au trente-huitième tour.
L'espagnol l'imite deux boucles plus tard, suivi par Lewis Hamilton. Massa retrouve la tête devant Vettel (qui devra stopper encore une fois avec sa stratégie décalée), Alonso,
Räikkönen puis Hamilton.
Vettel, affranchi de son ultime arrêt au cinquante-et-unième tour, hérite de la cinquième place, dans les échappements de la McLaren de Lewis Hamilton. En haut du classement, Massa est hors
de portée d'Alonso qui voit Räikkönen fondre sur lui mais avec la consigne de ne pas prendre de risques.
C'est alors que la pluie fait à nouveau des siennes, à huit tours du drapeau à damiers ! Les leaders s'arrêtent les uns après les autres sans pour autant bouleverser la hiérarchie. Le podium
reste inchangé.
Glock tente la choix audacieux de ne pas changer de gommes et revient à la quatrième place ! Toujours devant Vettel, Hamilton chute donc au cinquième rang... Mais reste champion du monde... Puis
Vettel profite d'une largesse du pilote McLaren qui était en difficulté depuis l'arrivée de la pluie pour lui griller la politesse. Le britannique n'est plus virtuellement sacré ! La tension
monte d'un cran, il ne reste que deux tours. Hamilton ne parvient pas à boucher le mince écart qui le sépare de Vettel. Le titre s'échappe alors qu'il l'avait entre ses mains !
Pendant que Massa franchit victorieusement la ligne sous les hourras des tribunes, le duo Vettel - Hamilton dépose une farandole de monoplace, dont celle de Timo Glock, resté en pneus pour le
sec, dans la cohue générale.
Le britannique récupère alors la cinquième place et le titre offert avec. "Miraculeux !" annonçait ensuite Lewis Hamilton. Glock a donc été l'ami inespéré de Hamilton
alors que l'on croyait Vettel le dernier obstacle de l'anglais pour arracher la couronne des mains du pilote Ferrari, Felipe Massa. Ferrari qui a d'ailleurs cru un instant obtenir les
deux titres du même coup !
Le sixième succès de Felipe Massa, dans son pays, en pleurs dès l'arrivée, une main sur son coeur, une autre vers le public brésilien ; permet donc néanmoins à la Scuderia de s'adjuger la
couronne mondiale des constructeurs une seconde année consécutive. Le brésilien est rejoint sur le podium par Alonso et Räikkönen. Sebastian Vettel offre un beau cadeau d'adieu à Toro Rosso avant
de rejoindre Red Bull la saison prochaine ; devant Lewis Hamilton, sacré plus jeune champion du monde de l'histoire, effaçant Fernando Alonso des tablettes. A la dérive avec ses pneus pour piste
sèche, Glock sauve les points de la sixième place. Heikki Kovalainen et Jarno Trulli se sont partagés les unités restantes.