Vous pensez que je fais de la provoc avec cette question ?
Pas du tout !! C’était le titre d’une émission d’Europe 1 le 1er novembre 2008.
En fait, la campagne électorale américaine a remis le facteur racial au centre du débat. Et pas forcément de la façon la plus élégante.
Explications.
Si Obama n’est pas élu mercredi, ce sera la preuve que les Américains sont de gros cons racistes. Personne ne se dira que, finalement, les votants auront jeté un œil sur le délirant programme du candidat démocrate. Ou bien qu’ils auront préféré l’expérience d’un McCain.
Si Obama est élu, alors ce sera la preuve que les Américains ont jeté leurs préjugés aux vestiaires. Personne ne se dira que finalement, les votants auront envie de tenter l’expérience que leur propose le candidat démocrate. Ou bien qu’ils auront eu envie de ne pas continuer l’aventure commune avec le GOP.
Les médias estiment que seule la couleur compte dans cette élection.
Le problème du racisme est donc à géométrie variable. Il est d’ailleurs amusant de voir que la France, qui n’a jamais connu de candidat de couleur, se permet de donner des leçons d’anti-racisme aux USA. Les immigrés en France peuvent d’ailleurs tous témoigner de l’excellent accueil que leur a toujours réservé notre pays. Les mots « ritals », « polacs » ou « bougnoules » sont sans doute des surnoms affectueux.
Qu’on n’oublie pas que ce sont les Républicains qui ont nommé des Noirs , des Hispaniques à des postes de responsabilité importants, que Bush a été le premier président à nomme un Powell ou une Rice à de tels niveaux de pouvoirs.
Obama a joué la carte raciste durant les primaires. La moindre attaque d’Hillary Clinton était forcément une attaque raciste. Il a ensuite repris cette rhétorique contre McCain. Il est interdit de critiquer Obama sans être taxé de racisme.
Vous osez dire que le programme d’Obama est à gauche ? Racisme !!
Vous osez dire que Obama a des fréquentations douteuses ? Raciste !!
Les réactions qui fusent sur le blog sont claires : puisque nous n’aimons pas Obama et son programme, nous ne sommes que de gros beaufs racistes. Et tant pis si nous exprimons nos craintes de voir le pouvoir américain aux mains d’un homme qui veut ruiner les efforts en Irak, négocier avec l’Iran, avec Chavez, avec Castro, qui veut faire exploser les impôts de ses compatriotes et surtout qui cache de telles zones d’ombres dans sa vie.
McCain n’a pas que l’age comme handicap, sa couleur l’est aussi. Car après tout, soyons absurdes, si le peuple américain plébiscite Obama mardi soir, pourquoi ne serait-ce pas un signe de racisme anti-blanc ? Pourquoi peut-on pendre Sarah Palin en effigie mais pas Obama ?
Si Obama perd les élections, la presse traînera alors l’Amérique dans la boue, elle qui aura refusé le poste suprême à un métis.
S’il les gagne, alors, la presse sera heureuse. Pas longtemps, sans doute, mais on l’aura prévenu.