Rallye du Japon.
En terminant troisième derrière les Finlandais Mikko Hirvonen et Jari-Matti Latvala, Sébastien Loeb a pris les six points nécessaires pour devenir champion du monde, pour la cinquième fois consécutive.
Du jamais vu...
Sébastien Loeb et son copilote Daniel Elena sont bien les hommes de tous les records.
En sept années de compétition en championnat du monde, ils ont disputé 112 rallyes et remporté 46 victoires (18 sur 30 au cours des deux dernières années).
L'an passé, à Cardiff, ils remportaient, pour la quatrième fois, le titre de champion du monde.
Ils rejoignaient ainsi dans la légende les Finlandais Juha Kankkunen (1986, 1987, 1991, 1993) et Tommi Mäkinen qui était le seul à avoir enchaîné quatre titres d'affilée, de 1996 à 1999 sur Mitsubishi.
Puisque personne n'avait fait mieux auparavant.
Et tout le monde doute maintenant que d'autres feront aussi bien ou mieux à l'avenir.
Il n'y a qu'eux à pouvoir prétendre remporter un sixième sacre, la saison prochaine.
Autant dire qu'ils sont maintenant seuls et uniques sur leur planète dans la galaxie du sport automobile.
Sous le signe du panache
Leur domination ne doit rien au hasard.
Sébastien Loeb est doué naturellement. « Je ne suis pas un gros bosseur », avouait-il après son deuxième titre mondial.
Et pourtant, c'est un perfectionniste.
Ancien gymnaste, il a conservé un sens de l'équilibre et une synchronisation des mouvements parfaits.
Ses 12 dixièmes à chaque œil lui permettent de voir plus loin, plus large et de façon plus perçante que le commun des mortels.
Daniel Elena n'a pas le don de pilotage de son « chauffeur ».
Mais lui est animé par la rigueur d'un informaticien japonais et la précision d'un horloger suisse.
« Mon job, c'est de tout faire pour que Seb ne pense qu'à conduire. »
Ce cinquième sacre, les deux hommes l'ont largement mérité et ont dû batailler ferme pour l'obtenir.
Avec le départ en retraite du Finlandais Marcus Grönholm, à la fin de la saison dernière, beaucoup pensaient que la saison 2008 allait s'apparenter à une jolie promenade de santé à travers le monde pour l'équipage de la Citroën C4.
Erreur.
Il a en effet terminé tous les rallyes dans les points.
Alors que Loeb a abandonné en Suède et en Jordanie. Et que Ford a vraiment tout fait pour le déstabiliser.
En exploitant au maximum, les limites du règlement.
En laissant Loeb « ouvrir » la route en Turquie, par exemple, ou en ralentissant des pilotes pour permettre à Hirvonen de marquer plus de points.
Malcolm Wilson, le patron de Ford en rallyes, est donc bien placé pour reconnaître les mérites du Français :
« Tous les pilotes sont différents mais je me sens honoré, privilégié, d'être impliqué dans un sport, le rallye, où nous avons en ce moment le meilleur pilote de tous les temps. « Seb » est très doué, très calme, très fort mentalement. À mon avis, cette saison a été encore plus étonnante que la précédente car « Seb » est allé encore plus vite sur asphalte, sa surface préférée. Être à ce niveau, à cet âge-là, et continuer à progresser, au lieu de stagner, c'est incroyable. »
Olivier Quesnel, le successeur de Guy Fréquelin au poste de patron de Citroën Sport, est lui aussi sous le charme :
« Sébastien, c'est notre samouraï. C'est le génie de la course, au volant, dans son analyse vis-à-vis de l'auto, du terrain. Il a une lecture du terrain qui est extraordinaire, une capacité à s'adapter à toutes les situations, beaucoup de self-control. Cette saison, c'est en Turquie qu'il m'a bluffé. Il a pourtant terminé au troisième rang. Mais il s'est battu avec un courage et une détermination vraiment admirables. »
Contre des adversaires qui jouaient au plus malin...
Mais le plus malin, c'est toujours celui qui a le dernier mot.
Et c'est Sébastien Loeb.
Article de Jacques HÉBERT du quotidien Ouest France
Une vidéo comme si vous y étiez...accrochez vous !!!
Allez, au plaisir de vous lire...