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US 2008 : Pour en finir avec quelques idées reçues

Publié le 03 novembre 2008 par Sylvainrakotoarison

« Les idées reçues sont des maladies contagieuses. » (Esther Rochon, romancière québécoise née en 1948)
Les citoyens des États-Unis votent pour leur nouveau Président. Quelques modestes éléments pour appréhender un peu mieux l’événement (ou ce qui est considéré comme tel).
I. Sur l’élection du 4 novembre 2008.
1. Les sondages au niveau national ne servent à rien.
EXACT : Le système électoral complexe impose une analyse détaillée des sondages États par États. Ce qui aboutit à ce que la campagne électorale se concentre uniquement sur les "swing States" (les États tangents ou États-clefs) qui peuvent balancer d’un côté ou de l’autre, ce qui leur donne une importance politique plus grande que leur réalité économique, démographique, culturelle etc.
2. Le Président des États-Unis est élu au suffrage universel.
EXACT : Il est élu au suffrage universel, mais indirect, par des grands électeurs élus dans chaque État, généralement au scrutin majoritaire, ce qui signifie que le candidat arrivé en tête dans l’État remporte l’ensemble de sa liste de grands électeurs dans cet État. À noter qu’il n’est donc pas nécessaire d’avoir la majorité absolue pour remporter ces grands électeurs, mais seulement la majorité relative.
3. Les Américains ne s’intéressent pas à leurs élections car le taux d’abstention est habituellement très fort.
FAUX : Si le taux d’abstention de l’ordre de 50%, c’est parce que dans beaucoup d’États où l’un des candidats a plus de 10% d’écart par rapport à l’autre dans les sondages, l’enjeu est quasiment nul. Mais les primaires au Parti démocrate ont montré une inscription massive de nouveaux électeurs (plutôt en faveur de Barack Obama), ce qui montre un intérêt sensible de la population pour cette élection. D’ailleurs, les journalistes américains pensent que le taux de participation de 2008 serait probablement le plus haut depuis plusieurs décennies, peut-être depuis 1945.
4. Il faut attendre le 4 novembre 2008 pour envisager l’issue du scrutin.
OUI ET NON : Dans beaucoup d’État, depuis plusieurs jours, beaucoup d’électeurs ont déjà voté (dans certains État, près d’un quart des inscrits ont déjà voté). Les procédures électorales sont plutôt bizarres et peu homogènes sur tout le territoire des États-Unis (qui rassemble plusieurs fuseaux horaires) et chaque État fait un peu n’importe quoi pour encadrer les conditions de votes. L’issue du scrutin est très incertaine car les sondages ont mesuré beaucoup de fluctuations de dernières minutes dans les États-clefs.
5. Les États-Unis sont dans un régime régi par le bipartisme.
OUI ET NON : Il existe en effet deux grands partis, démocrate et républicain, qui se disputent le pouvoir politique. Mais de nombreux autres partis existent, des libertariens, des écologistes, des socialistes, des communistes aussi, mais ils sont ultra-minoritaires. Cependant, en 1992, beaucoup estiment que Bush père (38%) a perdu l’élection face à Bill Clinton (43%) en raison de la présence de Henry Ross Perot (19%) qui fit perdre beaucoup de grands électeurs à Bush père dans beaucoup d’États.
6. Il y aura beaucoup de risques de fraudes dans les urnes pour favoriser MacCain.
PEUT-ÊTRE MAIS… : Le déroulement de l’élection le confirmera ou l’infirmera. Mais ce qui est sûr, c’est que d’une part, il peut y avoir de la fraude aussi en faveur d’Obama (les malhonnêtes ne sont pas tous du même camp) et d’autre part, pour favoriser MacCain efficacement, il faudrait des fraudes massives dans de nombreux États, notamment l’Ohio, le Colorado, le Nevada, la Virginie, le Nouveau Mexique, la Pennsylvanie, l’Iowa, la Floride, la Caroline du Nord et même l’Arizona n’est pas assuré pour MacCain dont il est pourtant sénateur.
7. Sarah Palin est la première femme candidate dans un ticket présidentiel pouvant gagner.
FAUX : Geraldine Ferraro a été candidate elle aussi à la Vice-Présidence sur le ticket démocrate de Walter Mondale (ancien Vice-Président de Jimmy Carter) face à Ronald Reagan en 1984.
II. Sur les États-Unis.
8. Les Américains veulent être les maîtres du monde.
OUI ET NON : Les Américains sont surtout des isolationnistes. Les Présidents qui regardent trop à l’extérieur et ne s’occupent pas assez des problèmes quotidiens des Américains sont rejetés (comme Bush père en 1992). Ce sentiment favorise d’ailleurs la candidature d’Obama qui ne cesse de dire que la guerre en Irak est une erreur stratégique (qui n’a rien à voir avec la lutte contre Al-Qaida) et qui coûte très cher aux citoyens, à leur système de santé, d’éducation etc.
9. Les Américains sont ceci, les Américains font cela etc.
ABSURDE : Il est absurde de faire des généralités sur ce que pensent les Américains dans la mesure où les États-Unis sont un pays très diversifié, au moins autant que l’ensemble de l’Union Européenne est diversifiée. Les contrastes sont très forts entre une côte est où se situent l’élite américaine, l’intelligentsia, la Californie, terre d’innovation et de challenges technologiques, la région des Grands Lacs, le nord-ouest industriel, les États du Sud, l’Amérique profonde du Midwest, les terres hostiles de l’Alaska etc.
10. La religion est entrée dans la politique américaine depuis Bush Jr voire depuis Reagan.
FAUX : La religion a toujours été associée à la vie politique américaine. Pas un Président américain, qu’il soit républicain ou démocrate, n’oublie de terminer ses allocutions par un "God bless America" ou un truc du genre, ce qui peut être effectivement très choquant en France dont le principe de séparation de l’Église et de l’État est une donnée majeure depuis plus d’un siècle.
11. Les Européens ressentent des impressions antipathiques contre les Américains.
FAUX : Malgré les graves différents entre la "vieille Europe" (et en particulier le France) et les États-Unis, cette antipathie semble s’estomper avec la campagne présidentielle aux États-Unis depuis près d’une année avec un intérêt toujours soutenu pour son issue (et un soutien largement majoritaire en faveur d’Obama). Cet espoir suscité pendant ces quelques mois montre un renouveau de la sympathie dans les relations entre ces deux entités occidentales qui ne pourrait que se renforcer en cas d’élection d’Obama. Une trop grand attente engendrait cependant bien des déceptions.
12. Les personnalités politiques américaines veulent avoir des responsabilités électives parce qu’ils sont vénaux.
FAUX : Aux États-Unis, au contraire peut-être de la France, ceux qui veulent s’enrichir n’ont aucune raison de faire de la politique où ils seraient moins bien rémunérés et plus surveillés que dans une entreprise privée. D’ailleurs, la décision d’Al Gore de jeter l’éponge alors qu’il venait d’obtenir le Prix Nobel de la Paix et qu’il était populaire montre que ses préoccupations étaient plus pécuniaires que politiques et qu’elles étaient peu compatibles.

III. Sur le Président des États-Unis.
13. Le Président des États-Unis est l’homme le plus puissant du monde.
FAUX : Si effectivement il dirige l’État le plus puissant du monde en termes économiques, militaires et culturels, le Président des États-Unis a des pouvoirs constitutionnels très limités par une réelle séparation des pouvoirs. Ces limites se montrent notamment au Congrès où même lorsque le Parti présidentiel est majoritaire (ce qui n’est pas le cas en ce moment), il y a encore beaucoup de négociations pour rédiger les lois. Les difficultés de l’adoption du plan Paulson (seulement à la seconde tentative à la Chambre des Représentants) illustrent ce partage des pouvoirs. Le Président de la République française a bien plus de pouvoirs (hors période de cohabitation) et peut imposer seul à la majorité parlementaire de nombreuses lois sans écouter les arguments contradictoires.
14. Le Président des États-Unis est manipulé par des lobbies.
ABSURDE : Si le Président des États-Unis était une marionnette, il ne serait pas non plus l’homme le plus puissant du monde ! La France a du mal à comprendre la réalité des lobbies (qui existent aussi en France) et qui ont une action corporatiste évidente mais peuvent aussi aboutir à des décisions intéressantes (en terme de normalisation par exemple). Le fait que les lobbies soient très actifs aux États-Unis ne signifie pas que le pouvoir central leur donne raison systématiquement. Cela n’empêche évidemment pas des affaires de corruption ou d’autres scandales.
15. Il n’y a aucune différence entre un Obama élu et un MacCain élu.
ABSURDE : Dans le raisonnement d’un Président américain marionnette, quelle que soit la marionnette, cela reviendrait au même, logique. Oui, mais il suffit de raisonner par contraposition (ou par uchronie) : si Al Gore avait été réellement élu en 2000 (en tout cas, reconnu comme tel), y aurait-il eu les mêmes conséquences des attentats du 11 septembre 2001 qu’avec George W. Bush ? Évidemment non, car les analyses auraient été sans doute différentes. Même Bush père était contre la destitution de Saddam Hussein. Par ailleurs, si idéologiquement, il y a en effet peu de différences entre les Républicains et les Démocrates, ce qui compte chez un Président des États-Unis, c’est sa personnalité et ses collaborateurs, et ce sont là des différences considérables entre Obama, posé et entouré des plus grands experts, et MacCain, colérique et électron libre (donc, peu enclin à s’entourer). Cela dit, rien ne dit que, après et malgré une analyse approfondie de la situation, un Obama devenu le cas échéant Président n’engagerait pas les États-Unis dans une guerre au Pakistan encore plus sordide qu’en Irak. Seul l’avenir le dira.
IV. Sur le choix des candidats.
16. Si Obama perdait l’élection, il aurait des risques d’émeutes de la "communauté noire" américaine.
ABSURDE : C’est quasiment une menace pour imposer le vote Obama. Ségolène Royal et ses partisans l’avaient propagée juste avant le 6 mai 2007 (en cas d’élection de Nicolas Sarkozy, les banlieues se révolteraient comme en novembre 2005), et finalement, non seulement cela n’a pas eu lieu (heureusement), mais cela n’a pas beaucoup influé sur le choix électoral (heureusement aussi). D’ailleurs, les mêmes risques d’émeutes pourraient avoir lieu aussi en cas d’élection d’Obama, toujours provenant de la "communauté noire" dans le but de prendre leur revanche sur la "communauté blanche".
17. Barack Obama est contre la peine de mort, contre la circulation des armes à feu etc.
FAUX : Obama ne se distingue pas de son adversaire républicain sur des sujets de société qui font généralement un fort consensus dans la population américaine, et notamment au sujet de la peine de mort (la seule discussion est de savoir si les condamnés à mort sont bien coupables des crimes qui leur sont imputés) ou de la vente d’armes à feu à des particuliers. Il en est de même sur l’avortement (Obama disant lors d’un débat présidentiel qu’ils sont tous les deux d’accord sur le sujet) ou sur le mariage des homosexuels. Obama a d’ailleurs insisté pour vouloir « tuer » le terroriste Ben Laden, ce qui reprend la volonté de Bush Jr de retrouver Ben Laden « mort ou vif »
18. Les Démocrates sont des "gentils" et les Républicains sont des "méchants".
ABSURDE : Ce sont les Démocrates qui ont exploité le plus massivement les esclaves. Et les Présidents Abraham Lincoln et son successeur Andrew Johnson qui abolirent l’esclavage (13e amendement) furent républicains. Ce qui explique la forte tradition des Noirs des États du Sud à voter pour des candidats républicains et pas démocrates. Il n'y a ni "gentils" ni méchants"...
19. Pour les Européens, il vaut mieux que le Président des États-Unis connaisse bien l’Europe.
OUI ET NON : Un Président américain qui connaît bien l’Europe pourrait éviter de faire des gaffes diplomatiques, mais n’agirait pas forcément en faveur de l’Europe si les intérêts des États-Unis sont antagonistes. Bill Clinton, qui était étudiant en Europe, a su intervenir en ex-Yougoslavie, mais tout montre que si Obama était élu, il agirait uniquement en fonction des intérêts américains.
20. La campagne électorale s’est focalisée sur la question raciale à cause de la présence d’Obama.
FAUX : C’est sans doute là une profonde évolution des États-Unis. Malgré l’origine métisse de Barack Obama, la campagne a très rarement mis le thème racial sur le devant de l’actualité. À cela, deux raisons : d’une part, John MacCain a toujours montré une aversion pour ce genre d’attaques racistes contre son concurrent, qui se seraient sans doute retournées contre lui, et lorsqu’il était en cause pour ses liens trop proches avec un pasteur noir très communautariste, Barack Obama en a profité pour mettre les points sur les i sur ce sujet dans son discours mémorable de Philadelphie du 18 mars 2008.
21. S’il était élu, Barack Obama serait le premier Président noir des États-Unis.
FAUX : Obama est métis, de mère américaine blanche et de père kenyan noir. Il a été ensuite élevé par sa mère en Indonésie puis par ses grands-parents blancs à Honolulu. Il ne représente pas du tout la "communauté noire" dite "afro-américaine". Il n’est pas un descendant d’esclave. Au début de sa campagne, il était même rejeté par les représentants de la "communauté noire" qui le voyaient presque comme un "usurpateur" de représentation. On pourrait surtout dire que s’il était élu, Obama serait le premier Président de la mondialisation et du multiculturalisme.
22. L’élection d’Obama serait une révolution et tout serait transformé en bien.
FAUX : Évidemment qu’Obama ne va pas bouleverser l’ordre actuel. Même si aujourd’hui, des Républicains l’accusent de "socialisme", Barack Obama a toujours été considéré comme un "centriste" (comme MacCain du reste) et s’est montré beaucoup moins ambitieux socialement que Hillary Clinton pour son projet d’assurance de santé. En revanche, ce qui changerait très rapidement en cas d’élection d’Obama, ce serait l’image des États-Unis dans le monde. L’écoute et la volonté de comprendre d’Obama auraient tendance à le freiner à prendre des décisions unilatérales très contestées de ses principaux alliés comme ce fut le cas avec Bush Jr pour l’invasion américaine en Irak.
23. Il y aurait plus de risques d’une nouvelle guerre avec MacCain qu’avec Obama.
FAUX : Les militaires qui ont connu personnellement la guerre savent à quel point la guerre est atroce et chercheraient, en position de pouvoir, plutôt à l’éviter. C’est le cas de MacCain qui a été parmi les premiers parlementaires (tous partis confondus) à s’indigner des tortures commises en Irak. Les déclarations imprudentes de Barack Obama sur des interventions américaines sur sol pakistanais ou celles de son colistier Joe Biden sur les conséquences de leur éventuelle élection ne sont pas plus rassurantes (pour la préservation de la paix) que celles de John MacCain sur l’Iran ou celles de Sarah Palin sur le risque d’un conflit avec la Russie.
24. Barack Obama a le soutien de tous les Démocrates.
VRAI : Tous les caciques du Parti démocrate sont derrière Obama, et même le couple Clinton malgré les nombreuses attaques de Bill Clinton contre Obama pendant les primaires. Al Gore, Howard Dean, John Edward, Ted Kennedy (qui est très malade) etc. ont apporté leur soutien à Obama.
25. John MacCain a le soutien de tous les Républicains.
FAUX : Beaucoup de Républicains qui connaissent la personnalité de MacCain sont inquiets en cas d’élection en raison du caractère très capricieux. Un ancien haut responsable du Pentagone sous Ford et sous Reagan, considéré comme un "faucon" républicain, Ken Adelman, a annoncé qu’il voterait Obama. Colin Powell, Républicain pourtant bien docile pour justifier la guerre en Irak, a lui aussi annoncé son soutien à Obama. Quant aux membres du gouvernement Bush Jr, ils doivent rester discrets pour ne pas handicaper MacCain qui souhaite se distinguer des deux mandats de Bush Jr.
26. Obama et MacCain incarnent tous les deux le "rêve américain".
VRAI : Chacun de sa façon est l’incarnation du "rêve américain". Obama, issu d’une famille peu aisée, d’un père kenyan qui a choisi les États-Unis, qui a bénéficié d’aides sociales, qui a finalement réussi de très brillantes études (Harvard) et qui maintenant est en position de favori pour la présidentielle, présente un parcours presque romanesque qui peut séduire les Américains. Le côté "self-made-man" qui rassurent ses concitoyens : même en partant de la base, on peut réussir. MacCain, fils de militaire, militaire lui-même, a montré son courage physique au Vietnam, puis s’est consacré aux affaires publiques de son pays avec dévouement et sincérité. C’est une autre partie du "rêve américain" qu’il incarne. Les deux candidats peuvent donc être légitiment pris comme des "exemples" d’existence, contrairement à George W. Bush, Al Gore ou John Kerry.
27. Les colistiers sont des boulets pour les candidats.
OUI ET NON : Chacun des candidats à la Vice-Présidence a aidé son candidat. Joe Biden, malgré ses nombreuses gaffes (il est réputé pour cela) et un très faible charisme, a apporté à Barack Obama sa grande expérience de politique étrangère et donc sa crédibilité dans sa capacité à gouverner. Quant à Sarah Palin, qui est elle aussi très critiquée pour ses gaffes et pour ses interventions simplificatrices, a apporté à John MacCain la jeunesse, la féminité, les valeurs familiales et religieuses, un exemple de "l’Amérique d’en bas", son charisme et aussi une cohérence sur le thème de la lutte contre la corruption et les lobbies. Si beaucoup de Républicains ont regretté la désignation de Sarah Palin, celle-ci a cependant permis de relancer la candidature de MacCain juste après la Convention républicaine.
V. Sur les sondages et l’élection.
28. Les sondages se trompent toujours.
FAUX : Les sondages ne se trompent pas si on sait les lire correctement. Comme toute estimation, ils ont un intervalle d’incertitude de l’ordre de 2 à 3%. Même en France, l’arrivée de Jospin en tête du premier tour en 1995 ou de Le Pen en deuxième du premier tour en 2002 étaient plausibles à partir des sondages. Par ailleurs, ils indiquent une tendance instantanée, comme une photographie de l’opinion, et si celle-ci évolue, cette évolution ne peut être enregistrée.
29. Il est impossible de déterminer le vainqueur du 4 novembre 2008 à partir des sondages actuels.
OUI ET NON : Tant que les résultats des urnes ne sont pas connus, tout pronostic s’avère évidemment douteux et la plus grande prudence s’impose. Cependant, les derniers sondages pris États par États laissent peu de doute quant au futur vainqueur. Les grands électeurs des États-clefs seraient majoritairement attribués au candidat démocrate. Au 3 novembre 2008, Obama jouirait d’une avance de plus de 4% dans l’Ohio, le Colorado, le Nevada, le Nouveau Mexique, la Pennsylvanie, le New Hampshire, l’Iowa et en Floride. Les sondages ces derniers jours ont montré toutefois des fluctuations de 3 à 4% dans un sens comme dans l’autre qui montrent que beaucoup d’électeurs restent indécis et MacCain a beaucoup progressé dans l’Indiana, la Virginie, la Géorgie et la Pennsylvanie.
30. Les Républicains vont organiser un événement juste avant les élections pour les favoriser.
FAUX : C’est déjà trop tard. Aucun événement susceptible de modifier les tendances actuelles n’a été constaté : retour de Ben Laden dans l’actualité, attentat ou menaces d’attentat sur le territoire américain, invasion de l’Iran etc. Par ailleurs, des risques supplémentaires pour la sécurité des États-Unis ne favoriseraient pas forcément MacCain. La crédibilité d’Obama sur la guerre en Irak a même dépassé celle de MacCain il y a deux semaines.
31. Les Européens, et en particulier, les Français, ne sont pas concernés par les élections américaines car ils ne votent pas.
ABSURDE : Bien sûr que les citoyens européens ne votent pas pour une élection se déroulant dans un pays étranger. En revanche, chacun sait que l’identité du nouveau locataire de la Maison Blanche aura des conséquences décisives dans les relations entre les pays européens et les États-Unis et même sur la destinée de bien des Européens. Il suffit, pour s’en rendre compte, de constater par exemple l’implication des Français (entre autres) à la guerre en Afghanistan et ses corollaires terribles. L’influence politique, militaire, économique, financière, culturelle… des États-Unis fait qu’aucun État du monde ne peut être indifférent à l’élection du nouveau Président des États-Unis et que, souvent, beaucoup de problèmes nationaux ont une origine américaine (c’est flagrant avec la crise financière).
32. L’issue des élections du 4 novembre 2008 sera connue rapidement.
PROBABLEMENT : Les fortes mobilisations des sympathisants au cours des meetings électoraux (surtout dans le camp démocrate où plus de cent mille personnes étaient parfois présentes) laissent entendre que malgré l’indécision, un camp serait nettement en tête. Les médias laissent entendre que les enjeux de 2008 seraient beaucoup importants que lors de bien d’autres élections et pourraient encourager les citoyens à aller voter. Cependant, l’AFP a fait très fort puisque dès le 2 novembre 2008 à 6 heures 25 du matin, l’agence a annoncé la victoire d’Obama deux jours avant le jour des élections !
Chuuut ! Je me tais.
Maintenant, les Américains votent…
Et les Européens vont observer.
Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (3 novembre 2008)
Pour aller plus loin :
Sondages au jour le jour.
Les débats présidentiels de 2008.
The Amazing Race (Washington Post du 2 novembre 2008).
Forte participation électorale à prévoir aux États-Unis.
Interview d’Obama par CNN.
50 raisons de ne pas voter pour Obama.
Obama a déjà gagné deux jours avant l’élection !
Agenda des manifestations françaises pour les élections américaines.


http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=46672
http://fr.news.yahoo.com/13/20081103/tot-us-2008-pour-en-finir-avec-quelques-89f340e.html
http://www.centpapiers.com/Etats-Unis-2008-Pour-en-finir-avec,4539
http://www.lepost.fr/article/2008/11/03/1314460_us-2008-pour-en-finir-avec-quelques-idees-recues.html


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