Pendant tout le weekend on a entendu les radios, d’heure en heure, nous parler des syndicats d’Air France menaçant de faire grève pour exiger le retrait d’une décision repoussant à 65 ans, l’âge limite d’activité en vol des personnels navigants de l’aviation civile. Chacun s’est donc imaginé que cette affaire relevait du strict corporatisme des pilotes et personnels en vol. En vérité, il n’en est rien. Dans la nuit de vendredi à samedi les députés, dans le cadre de l’examen en première lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2009, ont permis aux employeurs, à tous les employeurs, de repousser l’âge limite de départ en retraite à 70 ans. C’est plus exactement le député UMP, Denis Jacquat, qui est l’auteur de cet amendement qui risque de faire parler de lui dans les semaines qui viennent. Le Sarkodillot en question a même poussé un cri du cœur pour légitimer son méfait. « Il n’est plus acceptable » nous a dit l’obscur député « qu’un homme ou une femme âgé de 65 ans soit mis à la retraite contre son gré du seul fait de son âge ».
La chose est donc claire, en début de weekend, on a insidieusement repoussé à 70 ans la possibilité de partir en retraite. Sachant que de moins en moins de salariés totalisent à 60 ans l’ensemble de leurs droits et que dans bien des cas, même à 65 ans, les retraites demeurent malheureusement insuffisantes, on mesure ainsi le danger de cet amendement umpiste qui risque de contraindre de plus en plus de Français à travailler le plus longtemps possible, y compris jusqu’à 70 ans.
En attendant d’avoir la possibilité de prendre sa retraite bien méritée à 70, 75, voire même 80 ans, reprenons ensemble cette bonne vieille chanson d’un McCartney, témoin…