Bonjour, Un petit post à mourir d'ennui mais tellement riche en information
L'idée globale est de comprendre l'enjeu du fait que les administrations soutiennent et intègrent l'open source a un effet de levier sur le secteur privé. Différents rapports, le rapport Attali de 2007 dans sa décision 58 mais aussi celui de la Commission sur l'économie de l'immatériel de 2006, le rapport dit «Carayon» mettent en avant l'importance de l'open source que ce soit en matière de sécurité informatique, de contraintes budgétaires et de compétitivité nationale. Dans son rapport Bernard Carayon, député UMP du Tarn, considère que la dépendance de l'administration française, et des entreprises nationales, à des fournisseurs étrangers, proche des intérêt nationaux de leur pays d'origine, entraîne un problème de sécurité intérieur et économique. Ce rapport considère que la dépendance française en matière d'informatique envers des entreprises américaines, et plus particulièrement avec le leader mondial dans ce domaine, est un risque sécuritaire majeur. Il prône ainsi l'usage du logiciels libres dans la sphère de l'Etat pour limiter cette dépendance. Le même constat a été fait, traité sous un angle différent, par Thierry Carcenac, Président du Conseil Général du Tarn, PS, dans son rapport au Premier Ministre Lionel Jospin en 2001. Ce rapport «Carcenac» avait soulevé l'importance des économies que pouvaient réaliser l'Etat en migrant vers les logiciels libres. On retrouve un constat similaire dans le rapport Attali. François Horn avait lui aussi appuyé l'importance que devait jouer les pouvoirs publics dans l'usage des logiciels libres dans son livre l'Economie des logiciels (2001).
Dans le même sens, mais avec une analyse plus économiste, la Commission européenne a publié en 2006 un rapport dit Merit concernant l'importance de l'open source en Europe. Le point central de ce rapport est que la compétitivité de l'Europe passe par le développement et le soutien des projets open source. Au total, ce serait patrimoine logiciel d'une valeur d'environ 2 milliards d'euros qui est mis à la disposition des acteurs économiques. Le travail fournis par les individus, le
s contributeurs, est estimé à environ 131000 années/homme, soit à peu près 800 millions d'euros. Les entreprises, pour leur part, ont investi 1,2 milliard d'euros.Pour l'avenir, l'étude Merit estime qu'un accroissement de l'investissement dans le logiciel libre de 20 à 40% pourrait se traduire par une progression de 0,1% du PIB de l' Union Européenne, soit 10 milliards d'euros annuellement. La part des services liés aux logiciels libres pourrait même atteindre 32% de l'ensemble des services informatiques en 2010. Ce développement favoriserait l'émergence d'un grand nombre de petites et moyennes entreprises, et, par conséquent, d'emplois. Potentiellement, le logiciel libre devrait entraîner une économie de 36 % en R&D pour les entreprises.
Le bilan, de ces différents rapports et études, est que l'open source est aujourd'hui considéré comme un moteur potentiel de l'économie française et européenne et un garant de la sécurité industrielle. Les études montrent aussi que les entreprises européennes sont les plus innovantes en matière de FLOSS et contribuent davantage aux différents projets leaders que les États-Unis. Ainsi l'open source, les associations du libre et les SSLL ont un rôle important à jouer dans le futur.
Selon la Banque Mondiale, on retrouve un mouvement similaire dans de nombreux pays, l'Australie, le Brésil, la Chine avec la Corée et le Japon, l'Inde, la Malaisie, le Pakistan, la Thaïlande et les États-Unis d'Amérique.
Les spécialistes tendent à s'accorder que l'enjeu réel du marché sera l'adoption de l'open source par les entreprises grâce au retour d'expérience des administrations et à une prise en main du marché par les SSII. SSII qui a l'heure actuelle domine le marché du libre en France.
Ouf terminé ! Vous pouvez enfin respirer,
A bientôt, Jonathan