Des corps, ou des fragments de corps, enfermés, cadrés, mis dans des boîtes, dans des armoires, dans des présentoirs en verre pour bouquet séché ou pour horloge (l’un comme l’autre figures du temps qui passe, qui se fige, qui meurt), dans des châsses, des reliquaires, dépositaires de bribes de sainteté incarnées dans un doigt, une dent, une rognure de saint.
A côté, une grande armoire de sacristie abrite des troncs d’arbre, ce qui serait le corps d’un arbre, Daphnis et Chloé, et, sous eux, un trousseau de draps rêches soigneusement pliés.
Et les arbres sont pleins de formes tourmentées, noueuses, malaxées, organiques; et les draps propres sont pleins de secrets effacés au lavage.Cette exposition de Berlinde de Bruyckere, à l’Espace Claude Berri jusqu’au 20 décembre, est moins spectaculaire que celle de la Maison Rouge il y a trois ans, mais elle est infiniment plus tragique, plus religieuse, plus historique, plus enracinée, plus mortelle enfin.
Photos courtoisie de l’Espace Claude Berri.
Photo 1 : Doorkroon II (Couronne d’épines II), 2008; cire, époxy, métal, verre, bois. ©Photo André Morin.
Photos 2 et 3 : Piëta, 2007; cire, époxy, bois, verre. Collection Claude Berri. ©Photo Mirjam Devriendt.
Photo 4 : 019, 2007; vitrine, cire, époxy, couvertures. Collection Claude Berri. ©Photo André Morin.