Ce week end, je suis allée au cinéma alors que cela faisait 5 mois que je n’y avais pas mis les pieds. Du coup, nous n’avons pas fait les choses à moitié: James Bond bien sûr en première séance, et Jacques Mesrine en seconde. Au-delà de la violence propre à ces 2 films, j’avoue avoir été surprise de voir les bandes annonces des films à venir: ils me semblent tous très sombres, parlent tous de pouvoir, de terrorisme et de fin du monde… Du coup, je ne sais si c’est le fait de ne pas être allée au cinoche depuis longtemps (et de ne plus être accoutumée à ce genre d’images) ou si ce sont les temps modernes qui expliquent cela, mais je me suis dit que cela faisait beaucoup… Au reflet de notre société actuelle…?
En sortant je me disais que James Bond devait avoir un sacré bilan carbone aussi… Remarque, avec le nombre de personnes qu’il tue, on pourrait croire qu’il lutte contre la surpopulation non…? Mais trève de mauvaise plaisanterie de Toussaint… Dans la rue Sainte Catherine en rentrant à la maison, les arbres bordant la rue piétonne étaient tous coiffés d’une tonne de détritus… salle image… Cela vient-il d’un manque de poubelles dans la rue? Ou du manque de considération des passants, alors que nous n’avons pas beaucoup de verdure - déjà - dans la rue… Bref, passons encore. C’est sûrement un peu des deux.
“Toad”, Fundação O Boticário de Proteção à Natureza par Almap BBDO
Quoi qu’il en soit, tout cela m’a fait réfléchir sur nos liens à la nature… une question que je me pose presque tous les jours, et ce surtout depuis qu’une amie “non écolo” m’avait dit un jour alors que nous prenions un verre… “de toute manière, vous les écolos vous ne pensez qu’à la planète, or les hommes ont besoin d’aide, je les ai vu les bidonvilles, moi, en Afrique“… j’avais bondi à l’époque. Puis bu mon petit rouge* d’une traite avant de lui répondre en gardant mon calme tant pour moi cette affirmation était une ineptie et à l’image de beaucoup de confusion chez ceux qui ne comprennent pas vraiment les “convaincus” et les traitent d’”extrémistes” ou de “terroristes”. Pour peu que vous soyez “alter” dans votre manière d’être, vous êtes déjà un hermite, voire un “sauvage”, et vous vivez dans votre monde. Ou peut être pas. Et justement pas: nous sommes dans le même monde, et nous cherchons des solutions, pas des problèmes. Sans compter que la nature, c’est aussi l’Homme.
Du coup aujourd’hui pour cet ACT’Sense j’avais une envie: vous offrir les visuels d’une belle campagne réalisée par l’agence Almap BBDO pour la Fundação O Boticário de Proteção à Natureza en 2006 (slogan: “The devestation of nature threatens more animals than you think“), et les accompagner de quelques extraits d’un livre de Roland de Miller intitulé Le Besoin de Nature Sauvage…
“Bird”, Fundação O Boticário de Proteção à Natureza par Almap BBDO
“Pour quelles raisons les gens agissent-ils? Pour les 4 P: Pognon, Prestige, Puissance, Pouvoir. Et surtout le cinquième: Promotion de l’Ego.”
“Des millions de gens n’ont aucune idée de ce que représente réellement la nature sauvage, si ce n’est que par la lointaine représentation médiatisée où se mêlent des rêves et des peurs. Ils ont perdu la connaissance de la vie rurale traditionnelle et ils ignorent encore trop souvent la nature dans sa réalité vivante, sa nécessité et ses bienfaits, parce qu’on ne leur a jamais expliqué ce que c’était, jamais appris à la connaître, à la toucher, à la sentir, à la goûter, à y dormir et à s’y baigner. “Si la nature offre au profane l’illusion de la liberté dans le désordre, c’est qu’il ignore son extraordinaire structuration, ses contraintes génératrices” (Philippe Lebreton)”
“Tree”, Fundação O Boticário de Proteção à Natureza par Almap BBDO
“La nature n’a pas besoin de nous, ce qui ne doit pas heurter notre orgueil, mais c’est nous qui aurons toujours besoin d’elle pour nous ressourcer et nous rafraîchir l’esprit.”
“Dans son ouvrage L’écologie au secours de la vie: une médecine pour demain, Philippe St Marc démontre que nous pouvons vaincre les “maladies de civilisation”, si au lieu d’en combattre seulement les symptômes, nous nous attaquons d’abord à leur cause fondamentale: un environnement physique et social devenu traumatisant. Il dit: “les grandes pathologies sont maintenant écologiques. L’homme est aujourd’hui malade de la pollution de l’eau, de l’air, de la nourriture, du bruit, des émissions électromagnétiques, du gigantisme urbain, de la solitude, du vide spirituel et tous ces traumatismes sont somatisés par les inidividus qui en sont victimes et contribuent plus ou moins fortement, selon leur intensité et la vulnérabilité de chacun, à la progression des troubles psychiques, des ancers, des affections gastriques et cardiovasculaires et des atteintes dermatologiques“. L’artificialisation de notre environnement est en grande partie la cause de notre malaise social et de bien des drames psychologiques.”
“Alligator”, Fundação O Boticário de Proteção à Natureza par Almap BBDO
“La masse des citadins est tellement coupée de la nature et conditionnée par le monde technico-commercial (lavage de cerveau) qu’elle est plus disposées à admirer les prouesses sportives ou technologiques (le Concorde, l’Airbus, le viaduc de Millau, les réacteurs nucléaires, les courses automobiles) que les splendeurs sauvages.”
“C’est de l’autosatisfaction, de l’orgueil et du nombrilisme. (…) les vraies solutions à la crise écologique ne seront pas technologiques, mais culturelles.”
“La dégradation de la nature est liée au manque de respect de soi-même et des autres, a fortiori de la nature qui est le plus souvent ressentie comme extérieure, avec un pouvoir tampon illimité. Le citadin occidental se moque de ce qu’il fait et des conséquences de ses actes parce qu’il se moque de lui-même, saccageant à la fois sa Mère et son berceau.”
“Turtle”, Fundação O Boticário de Proteção à Natureza par Almap BBDO
“Ce n’est pas parce que l’homme est différent de la nature (je ne dis pas supérieur) qu’il doit la mépriser. Ce qui l’amène donc à détruire la nature, c’est la persistance de structures mentales et affectives périmées, tout particulièrement l’anthropocentrisme et le narcissisme des religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) qui font de l’homme un dieu et justifient sa toute-puissance sur la nature comme un droit divin. L’Homme croit détenir de Dieu son pouvoir de transformer le monde et, depuis des siècles, poursuit secrètement l’ambition, avec les armes et la technologies occidentale (notamment avec les OGM), de prendre la place de Dieu pour refaire la Création selon ses goûts et ses besoins immédiats.”
“C’est dans cette désacralisation occidentale du monde, individuelle et collective, que réside l’origine de la crise écologique actuelle. Les partisans du développement durable accepteront-ils cette remise en cause des croyances de notre société qui aboutissent à une impasse totale et au chaos généralisé?”
Naturellement, ce ne sont ici que des extraits et il est bon remettre les propos dans leur contexte et le cheminement global de réflexion… mais la substantielle moelle y est tout de même… à méditer!
++ Liens +
Voir toutes les affiches de la campagne d’Almap BBDO Fundação O Boticário de Proteção à Natureza (O Boticário Foundation for Nature Protection) sur le site de ACT-Responsible
Cette campagne a reçu plusieurs prix:
- IAA Responsibility Award
- FIAP 2006 (Festival Iberoamericano de Publicidad)
Le site (en anglais) de Fundação O Boticário de Proteção à Natureza
Roland de Miller, Le Besoin de Nature Sauvage (édition Jouvence, collection agir pour ce siècle, 2007, 151 p).
Philippe St Marc, L’écologie au secours de la vie: une médecine pour demain (Paris 2004, 394 p).
Je ne peux que vous conseiller à nouveau de lire la lettre de l’association Nature Humaine dont nous avons parlé il y a peu…
* Alcool à consommer avec modération (surtout quand on connaît les taux de pesticides dans le vin non bio;-) nous ne sommes pas chez Alcoolo Info, nan mais!