Alfredo Gangotena est né en 1904 et mort en 1944. Quoi qu’il soit d’origine équatorienne, né et mort à Quito, Gangotena fut bilingue et d’œuvre francophone. La poésie de Gangotena est un peu ce qu’on aurait voulu que la poésie surréaliste fût, et qu’elle a si rarement été: une poésie de l’image véritablement fulgurante, dont les coups portent. C’est du moins le cas des premiers poèmes de Gangotena, parus essentiellement dans la revue éphémère Intentions en 1924. Plus tard, dès 1925 dans la revue Philosophies et puis dans Orogénie (1928), il se tournera vers un rilkéisme oraculaire, proche du verset de Saint-John Perse. La recherche d’un style propre, et le désir d’un sublime en accord avec ses croyances religieuses l’a éloigné, hélas, de la concision acérée qu’il avait d’abord trouvée chez ses maîtres, Max Jacob et Jules Supervielle. Quoique marqués de ces derniers, les premiers textes de Gangotena méritent que l’on s’en souvienne. Dans les années trente, il publiera encore Absence (1932) et Nuit (1938), également republiés dans la Collection Orphée.
Contribution d’Alexander Dickow
Eléments de bibliographie :
Orogénie,éditions de la ″Nouvelle Revue
française″ ; libr. Gallimard, 1928.
Nuit, poème liminaire de Jules
Supervielle, édition Universelle, 1938
Poèmes français, La Différence, 1991
Poèmes français 2, Orogénie et autres textes, éd. établie
par Claude Couffon ; présentation par Henri Michaux, La Différence, 1992