Biographie et carriere d'alejandro valverde

Publié le 03 novembre 2008 par Cyclisman
Présentation :

Alejandro Valverde porte bien son surnom, "El Imbatido" ("l'invincible"). L'espagnol, qui compte plus d'une cinquantaine de victoires chez les professionnels et un nombre incalculable de bouquets chez les jeunes (on raconte qu'il n'a pas perdu une course entre 11 et 14 ans), peut en effet à la fois endossé l'étiquette de grimpeur, puncheur, sprinter, ce qui lui permet de remporter presque toutes les courses du calendrier : classiques, courses d'une semaine, étapes sur des Grands Tours....En fait, seuls les Grands Tours manquent pour le moment à son palmarès, mais il travaille pour corriger cela.

Le Tour de France, la course que rêvent de gagner tous cyclistes mais où seuls très peu d'entre eux peuvent espérer participer, est assurément la plus prestigieuse épreuve du monde, et porter le maillot jaune sur les Champs-Elysées est à n'en pas douter le summum de la carrière de chaque vainqueur de la Grande Boucle. En champion qu'il est, Valverde se doit donc de gagner au moins une fois dans sa carrière le Tour, mais s'il n'y arrive pas, ce qui est également possible, il ne faudra pas oublier toutes les grandes performances du coureur de la Caisse d'Epargne réalisées à partir de ses débuts pros, en 2002, avec notamment sa victoire d'étape sur le Tour 2005 à Courchevel, devant Lance Armstrong, ses nombreuses victoires d'étapes sur la Vuelta, ses deux victoires à Liège/Bastogne/Liège, sa victoire à la Flèche Wallonne, au Dauphiné Libéré, à la Classica San Sebastian, etc....
Tant d'excellents moments qui font que l'on prend un très grand plaisir à supporter Alejandro, et à crier "Venga !" devant notre télévision à chaque apparition à l'écran de notre champion, qui est au passage, pour l'avoir rencontré et pour avoir eu de nombreux échos, un homme très gentil, sincère, qui remercie toujours ses coéquipiers pour leur travail....et ça aussi, c'est la marque d'un champion.

A noter que pour lui et pour la grande majorité de ses fans, sa saison 2008 est la saison la plus réussie de sa carrière. Quand à sa plus belle victoire, je choisirai Liège/Bastogne/Liège 2008, remporté de très belle manière, avec une maitrise de la course exemplaire, mais cela n'engage que moi....

Clément




Résumé

Taille : 1m78
Poids : 61kg (suivant sa forme)


Equipes professionnelles :

2002 --> 2004 : Kelme
2005 --> 2009 : Caisse d'Epargne


Principales performances :
* 1er de Liège / Bastogne / Liège 2006 et 2008
* 1er de la Flèche Wallonne 2006
* 1er de la Classica San Sebastian 2008
* 1er du Dauphiné Libéré 2008
* 1er du Championnat d'Espagne 2008
* 1er du Tour de Murcie 2004, 2007 et 2008
* 5 victoires d'étapes sur le Tour d'Espagne (2e étape de la Vuelta 2008 ; 7e étape de la Vuelta 2006 ; 3e étape de la Vuelta 2004 ; 9e et 15e étapes de la Vuelta 2003)
* 2 victoires d'étapes sur le Tour de France (10e étape du Tour 2005 ; 2e étape du Tour 2008)
* Porteur du maillot jaune 2 jours sur le Tour 2008

Vainqueur de l'UCI Pro-Tour 2006 et 2008.

Victoires totales chez les pros : 53

Sur les Grands Tours :
 
Tour d'Italie
   *Aucune participation

Tour de France

   * 2005 : Abandon suite à des douleurs au genou ; vainqueur de la 10e étape à Courchevel
   * 2006 : Abandon sur chute lors de la 3e étape
   * 2007 : 6e du classement général
   * 2008 : 9e du classement général, vainqueur de la 1re étape à Plumelec et Maillot jaune durant 2 jours

Tour d'Espagne

   * 2002 : Abandon sur chute
   * 2003 : 3e du classement général, vainqueur des 9e et 15e étapes
   * 2004 : 4e du classement général, vainqueur de la 3e étape
   * 2006 : 2e du classement général, vainqueur de la 7e étape, Maillot de oro durant 8 jours
   * 2008 : 5e du classement général vainqueur de la 1e étape, Maillot de oro durant une journée

Biographie :

Alejandro Valverde Belmonte est né le 25 avril 1980 à Las Lumbreras, appartenant à la commune de Monteagudo, comptant environ 4000 habitants et située dans la région de Murcie, au sud-est de l'Espagne. Il vit actuellement à Las Lumbreras avec sa femme Angela (qu'il a rencontré à 16 ans et qu'il n'a plus quitté depuis ; ils se sont d'ailleurs mariés le 30 octobre 2004) et ses deux fils jumeaux, nés début 2008.

C'est le père d'Alejandro, un ancien coureur amateur vétéran (il a commencé à 34 ans), qui transmis sa passion à ses deux fils, Juan Francisco et Alejandro. Les deux jeunes Valverde ont un grand potentiel, mais seul Alejandro l'exploitera ; son frère ne roulait au début que "pour faire du sport et un régime" d'après Alejandro et a surtout connu quelques soucis (des problèmes avec son équipe). Juan Francisco, malgré un réel talent ("il était très bon et aurait pu devenir professionnel" affirma son frère) fit finalement carrière chez les amateurs -en 2007, il continuait d'ailleurs de disputer des courses.

Imbattable chez les jeunes

Le destin d'Alejandro, très poussé par ses parents et son grand-père qui lui ont acheté tous ses vélos malgré de modestes revenus, fut tout autre. Après avoir découvert le vélo à 6 ans, il achete sa première licence à 9 ans, finit second de sa première course, puis la semaine suivante premier de sa seconde course - à partir de là, il enchaine les victoires. La légende veut qu'il n'ai pas perdu une course entre 11 et 14 ans, ce qui lui valu le surnom de "El Imbatido" ("l'invincible" en espagnol), surnom qui resta ensuite - il a, au passage, un autre surnom, "Balaverde" ("la balle verte" en espagnol), tiré de la phrase dite par un compagnon d'entrainement après avoir perdu un sprint contre Alejandro : "Vas como un Balaverde". Ce surnom est moins connu que "El Imbatido" mais Valverde l'a tout de même gardé en mémoire puisque la phrase de ci-dessus est inscrite sur la selle de son vélo.
Même les plus rationnels avouent que Valverde a dû remporter une grosse cinquantaine de victoires d'affilé entre ces fameux "11 à 14 ans", quatre années qui lui créèrent un certain statut dans sa région - à tel point que les parents des autres jeunes cyclistes réclamaient de ne plus le voir sur les courses, tellement il était fort. Invincible, qu'on vous dit !

Le chemin vers les professionnels étaient alors tout tracé : après
d'innombrables titres de champion régional et des victoires aussi bien sur la route que sur la piste (Valverde a été champion d'Espagne du kilomètre et du contre la montre olympique chez les jeunes), il est remarqué par la Banesto et s'engage dans l'équipe amateur de l'équipe, dans la base est en Navarre, à quelques centaines de kilomètre de chez lui. Mais les longs trajets qu'il doit faire chaque week-end ne lui réussissent pas, et ses résultats s'en ressentent (il ne remporte "que" trois courses durant son passage à la Banesto), et il préfère donc rejoindre alors le centre de formation de l'équipe Kelme, où il est entrainé par Francisco Moya. Kelme lui promet un contrat professionnel s'il réalise de bonnes performances. Après sa victoire à la Coupe d'Espagne et au Championnat d'Espagne des moins de 23 ans en 2001, il intègre l'équipe pro début 2002, après trois ans passés chez les amateurs où il aura remporté 23 victoires.

Excellent chez les professionnels

Sa première saison en 2002 est un peu laborieuse, à cause de blessure notamment lors du Tour d'Espagne où il doit se résoudre à abandonner. Aucune victoire cette saison, et une seule seconde place, lors de la 5e étape du Tour de Catalogne, où il a remporté le sprint du peloton derrière le vainqueur en solitaire - mais s'il faut quand même préciser que les purs sprinters avaient été lâché du peloton. Il se fait également remarqué par une 3e place lors de l'étape en côte de la Classica de Alcobendas, ce qui montre de bonnes dispositions pour la montagne, ou du moins, pour les courses qui demande des qualités de puncheur/grimpeur.

Il n'aura cependant fallu qu'une année d'adaption à Alejandro chez les professionnels : dès sa deuxième année pro, en 2003, Valverde se révèle au public, et quelle révélation ! A seulement 23 ans, il remporte neuf succès, dont la Klasika Primavera devant un certain S.Sanchez et deux étapes de montagne du Tour d'Espagne (dont l'étape reine, avec certains passages à 25% sur les pentes de Sierra de la Pandera : une des plus belles victoires de sa carrière) ; il termine surtout 3e de cette Vuelta, puis second du Championnat du Monde, derrière son coéquipier d'un jour, Astarloa ! Deux grandes performances consécutives qui le font découvrir aux suiveurs, qui pour certains deviennent alors fans de la nouvelle pépite du cyclisme espagnol et le sont encore sûrement maintenant...

Après cette fantastique saison du coureur de la Kelme, le statut d'Alejandro change à la Kelme
et il devient le leader de l'équipe. En 2004, l'objectif est clair : remporter un maximum de course. Valverde lève donc les bras à chaque fois qu'il le peut, c'est-à-dire très souvent....: 15 victoires en 2004, son record actuellement en une saison, record qu'il ne battra probablement jamais ! Ses bouquets sont de plus très homogènes : il gagne des courses d'un jour (Klasika Primavera par exemple), des courses d'une semaine (Tour de Murcie, Tour de Valence, Tour de Burgos), une étape sur la Vuelta et brille une nouvelle fois sur son Grand Tour national, avec une belle 4e place néanmoins un peu décevante par rapport aux espérances de ses supporters mais qui s'explique par une chute survenue au cours de l'épreuve et dont les séquelles l'ont gênées jusqu'à l'arrivée.

Après ses remarquables saisons 2003 et 2004, Alejandro tape dans l'oeil d'Euzebio Unzue, manager de l'équipe Iles Baléares (actuel Caisse d'Epargne), qui voit en lui un futur Indurain. Valverde quitte donc la Kelme pour se rendre dans l'équipe de celui qui a dirigé l'ex quintuple vainqueur du Tour, ce dernier étant accessoirement le dernier espagnol à avoir remporter la Grande Boucle (à l'époque). Unzue avait vraiment son idée derrière la tête....Valverde avait également très envie de découvrir le Tour de France, et c'est d'ailleurs la principale raison qui l'a poussé à partir de la Kelme, où il n'avait pas la chance d'être invité au Tour.
Vous l'aurez compris, Unzue veut faire d'Alejandro, à terme, un vainqueur du Tour. Pour ce faire, il modifie complètement le programme de saison de son nouveau poulain, l'apprend à cibler ses objectifs et à en garder sous la pédale quand il le faut (ce qu'Alejandro n'avait pas l'habitude de faire à la Kelme) ; il établit de plus des pics de forme pour le murcien, ce qu'encore une fois, Valverde n'avait pas ou presque à la Kelme. En somme, le but est de gagner moins, mais mieux.

Alejandro dispute le Tour dès sa première saison aux Iles Baléares, en 2005, et se fait remarquer dès sa première participation à la plus grande course cycliste du monde, en battant Lance Armstrong en personne au sprint à Courchevel, lors de la 1ere arrivée au sommet de l'épreuve ! Une victoire qui reste une des plus grandes émotions de la carrière de Valverde, même s'il est permis de douter sur sa valeur... Une blessure au genou le contraint, officiellement en tout cas, à abandonner trois jours plus tard. Tant pis, il reviendra !
A la fin de sa saison, Alejandro est battu au Championnat du Monde dans un sprint massif par Tom Boonen. A la clé, une seconde médaille d'argent pour celui qui collectionne(ra) les places d'honneur sur les mondiaux.

En 2006, Valverde se concentre sur deux objectifs précis : les classiques ardennaises et le Tour de France. En avril, il réussi le doublé Flèche Wallonne - Liège/Bastogne/Liège : carton plein ! En juillet, par contre, l'espagnol connait moins de réussite : il chute lors de la 3e étape du Tour et ne peut repartir, à cause d'une fracture de la clavicule droite. Après cet abandon, Alejandro décide de disputer la Vuelta, où il rate la victoire finale de peu ; il termine finalement 2e du classement général, après avoir porté le maillot de oro durant 8 étapes consécutives, derrière un Vinokourov sans doutes très "chargé". La déception est très grande....Valverde était en effet tout proche d'une première victoire dans un Grand Tour !
En fin de saison, le murcien se fait battre au Mondial au sprint par Bettini et Zabel et prend la médaille de bronze. Au final, c'est bien sûr une très bonne saison (malgré la grosse déception de juillet et celle plus relative de la Vuelta), grâce surtout à son doublé ardennais d'avril - sa saison est de plus couronnée avec une première place au classement UCI Pro-Tour, qui réflètait encore à l'époque les meilleurs coureurs mondiaux.

L'intersaison 2006-2007 est secouée par la proposition de contrat faite à Valverde par la T-Mobile (désormais Team Columbia), qui lui propose de racheter les années qui lui restent à la Caisse d'Epargne et de faire d'Alejandro dans l'équipe allemande le coureur le mieux payé du peloton ! Mais Euzebio Unzue ne compte pas lâcher sa pépite comme cela, et réussi à conserver Valverde à la Caisse d'Epargne en lui faisant signer un contrat "incassable" jusqu'à fin 2009, après lui avoir augmenter son salaire et avoir fait d'Alejandro le coureur le mieux payé du peloton (même si son salaire est plus faible que celui que lui proposait l'ex T-Mobile - c'est dire la proposition qu'avait fait l'équipe allemande !)

En 2007, l'espagnol connait une saison très tumultueuse, encore plus que son intersaison. Cela est dû aux soupçons qui pèsent sur Valverde dans l'affaire Puerto, où son nom est cité à maintes reprises....Cette suspicion lui gâchera son année : aucun bouquets en avril (erreurs tactiques, dûes à une trop grande nervosité) et une moyenne 6e place sur le Tour, alors que l'on attendait bien mieux de lui. Mais le pire arrive en fin de saison, lorsque l'UCI l'interdit de disputer les Mondiaux prétextant "des preuves de son implication dans l'affaire Puerto", preuves en fait inexistantes, vérité heureusement mise au claire par le TAS qui accorde la clémence à Alejandro et lui permet de disputer les Mondiaux. Mais avec toute l'agitation qui a entouré l'espagnol pendant les semaines précédants le Championnat du Monde, Valverde n'a pas pu s'entrainer correctement et n'est donc pas dans son assiette le jour J....Au final, cette saison 2007 est une des moins bonnes saisons de la carrière de Valverde, même si elle n'est pas non plus complètement ratée -"seulement" 5 victoires, mais 10 places de 2e (!) dans sa saison, ce qui prouve qu'il a quand même été régulier.

En 2008, Valverde cible sa saison sur toute la seconde partie de l'année, avec le Tour, les JO, la Vuelta et le Mondial. Paradoxe : il rate ses objectifs (ceux cités ci-dessus) et ne termine par exemple que 9e du Tour et 5e de la Vuelta, mais réussi la meilleure saison de sa carrière, en remportant pour la seconde fois Liège/Bastogne/Liège (alors qu'il ne s'était pas préparé spécialement pour), et pour la première fois le Dauphiné Libéré (avec deux étapes en plus), le Championnat d'Espagne et la Classica San Sebastian. Sa victoire à Liège reste, d'après moi, la plus belle victoire de sa carrière, victoire qu'il a acquise après avoir fait preuve d'une remarquable maitrise de la course ; quand à son Dauphiné, je ne peux qu'applaudir sa supériorité (vainqueur d'une étape de plat, du chrono et impérial en montagne) et la sérennité qu'il eu tout au long de la semaine. Vraiment, excellente saison du coureur espagnol, qui repart avec 11 victoires, et quelles victoires... Presque anecdotique, puisqu'il ne vaut plus grand chose : à la fin de l'année, il remporte le classement UCI Pro-Tour pour la seconde fois de sa carrière.

Qu'en sera-t-il en 2009, saison durant laquelle Valverde a décidé de se concentrer entièrement pour la première fois de sa carrière sur le Tour et de ne commencer sa saison qu'en Avril ?

Lire également :

- Palmarès
- Saison 2008
- Saison 2007
- Saison 2006 (voir aussi ici)
- Saison 2005
- Saison 2004
- Saison 2003