De grandes attentes, qui risquent d'être déçues
Ainsi en est-il pour chaque élection... Des candidats s'affrontent, dans un débat passionné (à défaut parfois d'être passionnant), les militants s'agitent, militent, se battent pour leur candidat favori. Ces derniers suscitent beaucoup d'espoir envers leurs électeurs, qui espèrent un changement radical qui ait un impact quasi immédiat sur leur propre vie. Au point que les candidats finissent par promettre tout et n'importe quoi, dans des domaines où ils ont trop peu de marges de manœuvre.
Cela a été le cas en France, ou les deux candidats finalistes, que ce soit Ségoléne Royal ou Nicolas Sarkozy, ont suscité beaucoup d'espoirs de changement auprès des français. Des visions très différentes de la façon de faire évoluer le pays, des attentes de changement fortes, auxquelles les militants croyaient fermement. Pourtant, ces espoirs de changement sont aujourd'hui quelque peu déçu. Le soufflet est retombé, l'euphorie des lendemains d'élections s'est calmée, pour faire face à la gestion quotidienne du pays. Ni Nicolas Sarkozy, ni Ségoléne Royal, n'avaient les marges de manœuvre suffisantes pour tenir leurs promesses de hausse du SMIC pour l'une et de hausse du pouvoir d'achat pour l'autre. Et quand bien même, la crise est passée par là...
Le problème risque de se poser avec encore plus de vigueur pour le prochain président des Etats Unis. Car, contrairement à la France, les attentes sont tout autant internes aux Etats Unis qu'externes. Les américains attendent que leur nouveau chef d'état leur apporte un nouveau modèle social (au sens américain du terme) qui leur permette de faire face à leurs soucis quotidiens. Un chef de l'état aussi capable de juguler la crise économique interne. Au niveau mondial, tout le monde a les yeux rivés sur les Etats Unis. L'humanité espère un président plus au fait que son prédécesseur des affaires mondiales, capable de trouver des solutions pour se sortir du bourbier irakien, prêt à prendre son bâton de pèlerin pour aider à calmer certaines tensions dans le monde, et notamment au moyen orient. Nous espérons aussi maintenant quelqu'un capable de réagir rapidement, intelligemment et avec sang froid à la crise financière. C'est beaucoup de qualités pour un seul homme... De nombreux espoirs seront forcément déçus.
Bon courage, M. Obama. Vous allez avoir du pain sur la planche. Vous devrez avoir les épaules sacrément solides pour remettre de l'ordre dans la maison monde. Aujourd'hui, tous les regards, tous les espoirs, se portent sur vous. Une lourde charge, un boulet, pas facile à porter.