Réalisateur : Ben Stiller
Acteurs : Ben Stiller, Robert Downey JR., Jack Black
Genre : Comédie
Zoolander est un film qui condense l’univers de Stiller et ses préoccupations : la célébrité, le culte du corps, l’hypocrisie, la richesse, la bêtise et la boulimie… Le miroir d’une Amérique nombriliste dévorée par la superficialité… Autant de thèmes qui traversent furtivement ses autres films, qu’ils soient ceux de l’acteur ou du réalisateur.
Tonnerre sous les Tropiques, son dernier opus, narre le récit d’un tournage de film de guerre. Bien entendu, rien ne se passe comme prévu, et au bout de 5 jours, le tournage a déjà pris plus d’un mois de retard. Sans rentrer dans le détail de l’histoire, pour ne rien dévoiler des péripéties qui attendent nos héros, Ben Stiller joue Speed Tuggman, acteur d’action sur le retour, qui essaie de se reconvertir dans la comédie ou le drame, sans grand succès. A ses côtés, on trouve principalement Robert Downey Jr., dans le rôle de Kirk Lazarus, l’acteur multi-oscarisé, toujours en quête de nouveaux défis, habité par ses rôles au point d’essayer de retourner dans l’espace d’une façon très personnelle après avoir interprété Neil Armstrong. Notons aussi la présence de Jack Black, qui fait son numéro de Jack Black, et surtout là pour centraliser, d’une façon très efficace, les gags un peu cracra. Et fait très étonnant : on y voit également Tom Cruise être bon (de mémoire de cinéphile, cela n’était jamais arrivé).
Drôle de bout en bout, malgré quelques séquences un peu répétitives, le film offre la part belle aux acteurs qui s’y disputent morceaux de bravoure et s’y échangent des dialogues désopilants. Nos acteurs jouent les acteurs qui utilisent leurs talents d’acteurs pour se sortir de situations périlleuses : ils ne savent pas se battre ? Certes non, mais ils savent jouer à se battre… Leurs faibles talents leur seront utiles pour survivre en milieu hostile.
Stiller s’amuse à épingler les clichés du film de guerre, à écorcher les agents, les producteurs, et le petit monde mesquin d’Hollywood, dans cette mise en abîme qui raconte finalement comment quelques autistes richissimes sortent de leur cocon hyper-protégé pour affronter une réalité qui n’est pas celle du cinéma.
Le film est-il sans reproches ? Certes, non… On s’attend toujours à voir surgir son copain Owen Wilson pour nous sortir une bonne blague, mais on a beau chercher, on ne le trouve nulle part : la faute à son ex Kate Hudson, qui l’a plaqué au mauvais moment ; l’ami Owen récupérait donc à l’hôpital pendant que son pote Ben tournait la manivelle pour impressionner sa pellicule des images d’une comédie frénétique et tordue qui déridera même les plus coincés.