C'est un truc à se casser un ongle c'te affaire

L'autre soir, j'ai revu Sept ans au Tibet avec le sémillant Brad Pitt. L'histoire d'un alpiniste qui rêve de conquérir le Nanga Parbat, sommet inviolé de l'Himalaya. Voilà pour le plantage du décor. Et durant tout le film, je me suis mise à cogiter. J'en suis même arrivée à la conclusion que l'escalade ce n'est définitivement pas mon truc. Moi je dis que rien ne vaut le plancher des vaches.   En parlant de vaches :
 

Donc...

Je me souviens, c'était le printemps, il y a quelques. La boîte où je travaillais a décidé que mes collègues et moi-même n'étions as assez en phase de "networking", elle a donc décidé d'organiser un genre de workshop pour "resserrer les liens" et nous obliger à nous entraider et nous soutenir durant diverses activités. Pour ce faire, on nous avait collé dans un hôtel 5 étoiles avec SPA et une fabuleuse vue sur le lac et les Alpes histoire de nous faire passer l'envie de râler. Durant ce séjour, l'une des activités à réaliser était l'ascension d'un mur de grimpe.

On était trois, attachés ensemble mais séparément (pour être libres de nos mouvements) et on devait monter en même temps, en nous entraidant l'un l'autre. Je n'ai pas fait trois paliers que la vision suivante m'est apparue : merde, je vais péter tout mes ongles avec c'te affaire, alors j'ai prétexté un genre de vertige, je me suis cramponnée au mur comme la moule à son rocher et j'ai émis un son qui ressemblait à du "Help", j'ai attendu quelques minutes et puis on est venus me décrocher et m'aider à redescendre.
Depuis ce jour, je me suis promis à moi-même que je ne ferais plus jamais le mollusque.
Et puis j'ai aussi d’autres arguments...
Imaginez la scène : c'est l'hiver, dehors il fait un froid de canard, vous ne pouvez pas ouvrir la bouche tellement il fait cru. Au lieu d'être engoncé(e) dans une veste difforme vous donnant l'air d'un monstre des neiges et d'essayer de gravir bêtement une montagne quelconque, juste pour le fun et pour pouvoir dire "je l'ai fait", vous avez la possibilité de rester bien au chaud, au coin du feu, sur la peau de bête avec une couette bien moelleuse et un délicieux et fumant chocolat chaud. L'homme à vos côtés et la saison complète de "Sex and the city" dans le DVD.
Alors ?
Imaginez encore une autre scène : c'est l'été, la saison des jupes et des shorts, des corps bronzés, du soleil, des plages, des petites ombrelles sur le coin d'un verre d'une délicieuse et onctueuse Pina Colada. Les  BBQ battent leur plein,  vous vous imaginez grimper une vague montagne et vous esquinter les tibias et les genoux ? Alors bonjour les pantalons longs pour cacher la misère et adieu les jupes, les shorts, les Garden party et les fêtes entre amis, simplement parce que vous avez décidé d'aller vous ébattre tout là haut.
Alors ?   Mes arguments ne sont-ils pas convaincants ?     (*) Le Parfait : fierté suisse en matière gastronomique. Et vous remarquerez tout au début du film : le Cervin (Matterhorn), c'est l'emblème de la Suisse, la plus belle montagne du monde, la plus photographiée, et le sommet des sommets aux yeux des véritables alpinistes.