Je fais écho à la chronique de Pierre Foglia « J'ai peur de mardi » parue dans La Presse du samedi 1er novembre. Non je n'ai pas peur pour mardi et ce pour plusieurs raisons:
- Tout dabord, quelque soit le gagnant, ce sera la fin des années Bush.
- Ensuite tout semble indiquer que ce serait Obama qui l'emporterait. Comme le souligne le blog @merica, en 2004, alors que CNN donnait la victoire à Kerry, les sites de paris-prédictions donnaient Bush vainqueur à 90 %. Cette année les deux prévisions se rejoignent et penchent vers Obama.
- Même si, comme beaucoup de monde hors des États-Unis, mes préférences vont vers Obama, je commence à regarder au-delà du buzz médiatique de la campagne avec tous le glamour qui l'a entourée. L'amoncellement de nuages noirs dans le ciel américain ne laissera pas beaucoup de marge de manoeuvre au nouveau président. Hormis les deux guerres en cours, la politique énergétique ou le colossal défi des soins de santé, la catastrophe économique et humaine provoquée par l'inconscience ultralibérale va longtemps restée figée en travers de la gorge de nombreux pays. D'ailleurs Jacques Attali, dans une des récentes analyses dont il a le secret, pointe tous les enjeux:
Nous avons intérêt à ce que l’Amérique aille mieux ; mais si les Américains, une fois de plus, reportent leurs contradictions sur le reste du monde, ils nous feront, encore une fois, payer leurs dettes et se remettront à vivre à crédit. Discuter de son programme avec le prochain président des Etats-Unis est donc essentiel. Cela devrait même constituer un élément essentiel de la prochaine conférence internationale, le 15 novembre à New York. Encore faudra-t-il avoir le courage de lui dire, très fermement, que le reste du monde doit désormais exercer un droit d’ingérence sur la politique économique des Etats-Unis…». Ingérence, le mot est lâché. Le monde ne peut plus se permettre de laisser les États-Unis faire ce que bon leur semble. On est en train de le vivre, tout le monde trinque et il se pourrait que le beau-gentil-charismatique-altruiste Obama soit tout à coup beaucoup moins sympathique lorsqu'il sera le président et commandant en chef du pays.
- Et si c'était McCain ? Il n'est pas Bush ni ne fait parti de cette clique de pétroliers texans. Je soupçonne l'homme de plus de qualités que la campagne n'en a laissé paraitre. Faire campagne dans un pays ou le quatrième pouvoir, aka les médias, supportent votre adversaire a plus de 70 % n'est pas évident...Finalement son age et la personnalité de sa co-listière sont ses talons d'Achille. D'ailleurs on en a pas fini avec Sarah Palin, elle est jeune, ambitieuse, capable d'en prendre et populaire. On la retrouvera en 2012, pour sûr.
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