Pour la première fois de l'histoire, la Bledisloe Cup (plus précisément la quatrième manche de la série déterminant son vainqueur), qui oppose la Nouvelle-Zélande à l'Australie, s'est disputée à Honk-Kong. Plus connue pour sa promotion du rugby à 7 que pour son intérêt pour la formule à 15, l'ancienne colonie britannique a néanmoins fait stade comble pour cette rencontre. Pour autant, les spectateurs, largement plus nombreux que les supporters des deux équipes, n'auront pas assisté à un grand match.
Le
résumé ? Une mi-temps pour chaque équipe. 14 à 9 et deux essais à
rien en faveur des Australiens au terme de la première période.
Avant que les All Blacks ne se décident à hausser leur niveau de
jeu et n'inscrivent deux essais à leur tour (essais forts jolis au
demeurant) pour l'emporter 19 à 14 au final, confirmant leur
supériorité du moment.
Ce
qui a frappé, c'est la relative pauvreté du jeu au regard des
dithyrambes régulièrement lus ou entendus au sujet du rugby de
l'hémisphère sud. Beaucoup de jeu au sol, et d'affrontement au ras
des regroupements. Bref, pas loin de ce qui constitue le quotidien
des matches de notre hémisphère. Autre point d'étonnement, le
nombre de fautes (sifflés et non sifflées) dans les regroupements :
ballons ralentis quand ils n'étaient pas irrégulièrement grattés,
soutiens plongeants, hors jeu, la liste est longue. Monsieur Lewis,
arbitre Irlandais, ne s'est pas vraiment montré à son avantage :
laxiste sur les phases au sol, il a en outre fermé les yeux sur
plusieurs en-avant de passe évidents.
Pour expliquer la performance en demi-teinte des deux équipes, on dira que la saison se termine chez nos amis des Tri-Nations. Mais rappelons que le calendrier des compétitions de ces pays est largement plus propice à maintenir une bonne condition physique sur toute la durée de la saison.
Est-ce à dire, au terme de cette Bledisloe Cup un peu fade, que les tournées des Australiens et des Blacks ne seront pas de tout repos et qu'elles réserveront des surprises aux visiteurs ? Pas certain, mais pas exclu non plus. L'engagement physique des équipes disputant la H Cup n'est pas forcément moins important que celui manifesté par les sélections du Sud. Et même si les Australiens et les Néo-Zélandais ont donné des gages de solidité défensive, leur efficacité offensive est loin du niveau observé habituellement. Certes, les All Blacks ont démontré leur capacité à bonifier les ballons de contre et savent concrétiser suffisamment d'occasions pour faire la différence. Mais on a le sentiment que cette équipe est loin d'être au point. C'est encore plus vrai pour l'Australie, qui a pratiqué (sur ce match en tout cas) un jeu sans grande imagination. Evidemment, on a affaire à des sélections de très haut niveau, avec des joueurs de grande classe à chaque poste. Mais en tout état de cause, au vu du match d'aujourd'hui, ces géants sont prenables...
Nouvelle-Zélande : 2
essais Sivivatu (42), McCaw (62), 3 pénalités Carter (12, 23,
31)
Australie : 2 essais Mitchell (8, 26), 2 transformation
Giteau
Les équipes :
Nouvelle-Zélande : Toeava (Jane, 74) - Gear, Smith, Carter
(Nonu, 49), Sivivatu - (o) Donald (Carter, 49), (m) Cowan (Weepu,
50) - McCaw (cap), So'oialo, Kaino (Thomson, 72) - Williams, Thorn
(Boric, 63) - Tialata (Somerville, 63), Hore,
Woodcock
Australie : Ashley-Cooper - Hynes, Cross (Barnes, 53), Mortlock (cap), Mitchell - (o) Giteau, (m) Burgess - Smith (Pocock, 74), Brown, Mumm - Sharpe (Waugh, 64), Chisholm - Baxter (Dunning, 71), Moore, Robinson