Le BO prend un coup d'Aviron sur la tête, et Paris commence à ramer...

Cette neuvième journée du Top14 aura réjoui les amateurs de suspens et de coups d'éclat. Avec la victoire de l'Aviron Bayonnais à Biarritz (14-12), la défaite du Stade Français à Clermont a constitué le deuxième fait marquant du week-end.

Aguiléra n'avait pas connu pareille mésaventure depuis 2004 : les ciel-et-blanc ont remporté une victoire de raccroc chez leur meilleur ennemi. On s'est ennuyé la plupart du match. Et si les spectateurs n'ont pas pris leur pied, on ne pas en dire autant des joueurs, qui ont passé une bonne partie de la rencontre à taper : des chandelles, des coups de pied d'occupation du terrain. Et si l'on ne pas dire qu'ils aient cherché à taper leurs vis-à-vis, on a bien senti la tension qui régnait sur le terrain. Un carton jaune de chaque côté sortis par l'arbitre en première période aura permis de calmer un peu les esprits.

Au final, les Bayonnais ont réussi à inscrire le seul essai du match. Cela a suffit aux hommes du manager Richard Dourthe (visiblement aussi épuisé que ses joueurs à la fin de la partie) pour l'emporter. D'autant que les cannoniers des deux équipes ont montré moins de constance dans les tirs au but que dans le jeu courant.

Cette belle victoire n'est pas un hold-up. Malgré les discours et les intentions, le BO reste incapable d'enchaîner du jeu et de se montrer efficace. Trop de maladresses et de mauvais choix. En face, l'Aviron a répondu présent dans le combat devant et a su concrétiser une des quelques occasions franches que Rémy Martin et ses coéquipiers ont su se créer.

Biarritz remplonge donc dans le doute. L'entraîneur Jacques Delmas conservera-t-il sa place ? Malheureusement le rugby professionnel est devenu intransigeant avec ceux qui sont chargés d'avoir des résultats.

Avec son succès, Bayonne consolide sa quatrième place. Et certains se prennent sans doute à rêver d'une demi-finale. On n'y est pas encore. Car Clermont, pour ne citer que ce club, a répondu à ceux qui doutaient de sa capacité à relancer la machine après les ratés du début de saison. Les hommes de Vern Cotter n'ont pas abdiqué leurs ambitions de titre.

Leur victoire face à Paris ne souffre aucune contestation. Après un essai joliment inscrit par Pierre Mignoni dans les toutes premières minutes, les jaunards ont entièrement contrôlé la partie. Le Stade Français n'a jamais paru en mesure de revenir dans le match. A l'image d'un Juan-Martin Hernandez pas vraiment à son avantage, les joueurs parisiens ont donné l'impression de ne pas avoir de solution à proposer face à la pression défensive des Clermontois. Défensivement, Paris n'a pris qu'un essai, mais a concédé beaucoup trop de pénalités.

Le Stade Français a donc concédé sa deuxième défaite en deux matches. Et face aux deux finalistes de l'an passés, qui figurent encore au rang de prétendants cette saison. L'un des entraîneur du Stade, Fabrice Landreau, relevait ce fait : Paris a encaissé plus de 50 points lors de ces deux confrontations. Ce n'est pas un drame, évidemment, car la saison est longue et Paris n'a pas montré son meilleurs visage ces deux dernières semaines. Mais il ne faudrait pas que cela se reproduise à Montpellier dans quinze jours. Les Montpelliérains sont quant à eux dans une bonne dynamique. Leur victoire à Castres, avec de la réussite, certes, a dû leur apporter un surcroît de confiance. Seule ombre au tableau montpelliérain, la blessure de l'ouvreur François Trinh-Duc, pièce maîtresse du dispositif héraultais.

La défaite de Paris permet au Stade Toulousain, poussif pourtant contre Brive, de prendre la tête du Top 14. Comme on pouvait s'y attendre, l'USAP a remporté une victoire assez facile à Mont-de-Marsan et conserve sa troisième place au général. Le retour de Nicolas Laharrague a fait du bien aux Catalans...

En bas de classement, Toulon voit se rapprocher très dangeureusement les places de relégables. Le limogeage de Jean-Jacques Crenca et son remplacement par Aubin Hueber n'a eu aucun effet immédiat. La claque reçue à Montauban a sonné comme un avertissement très fort pour Tana Umaga. L'entraîneur en chef du RCT a toujours la confiance de son président. Mais pour combien de temps encore ?

Castres poursuit son chemin de croix. Dans ces cas là, la malchance s'en mêle souvent. Et ce fut le cas face à Montpellier. On ne voit pas comment le CO va pouvoir s'en sortir, tant qu'il aura autant de joueurs blessés.

Le Top14 s'offre une semaine de "repos" en raison du test France - Argentine samedi prochain. Les clubs des joueurs sélectionnés en équipes nationales croiseront les doigts pour ne pas les voir revenir blessés. Paris et Montpellier, avec Lionel Beauxis et François Trinh-Duc n'auront pas attendre, puisque ces deux joueurs ont d'ores-et-déjà déclaré forfait...