3 moyens métrages - 1h45Sortie salles France - 15 octobre 2008avec Ayako Fujitani, Ryo Kase, Ayumi Ito, Denis Lavant, Jean-François Balmer, Yû Aoi, Teruyuki Kagawa...
Trois films en un, tous trois tournés à Tokyo et inspirés de la folie de cette capitale.* Interior Design, de Michel Gondry : Un couple de jeunes vient s'installer à Tokyo. Pour le début, ils squattent le miniscule studio d'une amie. Jusqu'à quand ? Le jeune homme veut devenir réalisateur et trouve un petit job, mais sa compagne est sans activité et perçoit le regard accusateur de son entourage. Rien n'est moins facile de trouver un logement convenable à Tokyo avec si peu de moyens...* Merde, de Leos Carax : Une créature monstrueuse, effrayante et violente sort des égouts et sème la terreur dans Tokyo. Vagabond borgne et hirsute, il parle un langage inconnu et vit en marge de la civilisation aseptisée tokyoïte. Capturé par l'armée, son procès très médiatisé débute grâce à l'aide d'un traducteur venu de France...* Shaking Tokyo, de Bong Joon-ho : Un hikikomori est un habitant de Tokyo qui vit enfermé chez lui, sans sortir pendant des années. Un hikikomori donc, vit chez lui depuis plus de dix ans sans sortir, fuyant le contact des humains, vivent sur ses réserves, son stock de bouteilles d'eau et de rouleaux de papier hygiénique. Chaque samedi il commande une pizza, - qu'il reçoit du livreur sans jamais le regarder dans les yeux. Un samedi, c'est une livreuse qui se présente à sa porte, avec un porte-jaretelles qui le pousse à lever son regard vers son visage... Soudain, un tremblement de terre la fait s'évanouir. Il ne sait comment réagir...
Le réalisateur Leos Carax, après de nombreuses années d'absence revient avec Merde, cet o.v.n.i. de moyen métrage, un film inquiétant, irrévérencieux, qui bouscule le spectateur et veut réveiller les démons de la ville moderne, ville modèle ? On plonge dans l'horreur assez rapidement, mais toujours une pointe d'humour se glisse pour transformer le tout en farce... inquiétante tout de même. Un film sur la marginalité, la peur du marginal et du symbole hors norme qu'il représente, sur la folie et l'incompréhension..J'ai eu un faible parmi ces trois films sur celui de Bong Joon-ho, Shaking Tokyo, tellement riche de poésie et de tendresse sur ces êtres solitaires et leur difficulté à rentrer en contact avec leurs semblables. Encore des hommes qui souhaitent vivre en marge de la civilisation, avec ces hikikomori. Tombé amoureux de la livreuse qu'il a su réanimer grâce à l'un de ses boutons qu'elle a tatoués sur la peau, ses convictions changent, un objectif est né dans sa vie et il se doit de la revoir. Or, la livreuse est récemment devenue hikikomori et vit enfermée chez elle. Notre homme devra donc sortir de chez lui s'il veut la rencontrer... C'est un effort considérable pour lui qui n'a pas mis le nez dehors depuis plus de dix ans ! Bong Joon-ho nous livre une belle histoire d'amour en traitant de ce cas apparemment courant des gens qui vivent sans sortir de chez eux. Dans le film, l'ampleur de ce phénomène est grand et le réalisateur souligne par là sont inquiétude sur la perte des rapports humains dans la mégalopole..Un tryptique surprenant dans un Tokyo actuel, moderne mais défectueux, globalement froid mais individuellement humain.L'avis de Kilucru - Les IrréductiblesSemi déception - FilmActus