Après la Hongrie qui vient de friser le code et la faillite étatique, voici Gordon Brown qui part à la chasse aux milliards … en Chine et dans les pays du Golfe. Il faut en substance des centaines de milliards supplémentaires au FMI “afin d’accorder des prêts aux pays que l’effondrement économique guette“.
Le leader européen de l’étatisation des banques (enfin des banques, des casinos bancaires plutôt), fait à nouveau œuvre de pionnier, mais non sans les conséquences géo-politiques que l’avènement de la crise permettait déjà de discerner : les pôles d’influence se déplacent irrévocablement de l’Amérique en sursis et de la vieille Europe dépassée en direction des pays émergents que sont la Chine, le Sud Est asiatique et les pays du Golfe persique.
Car même si le modèle économique du marché débridé en a pris un coup ces derniers temps, il ne fait guère de doute que dans le futur aussi celui qui paye commandera. Et il commandera selon son éthique, ses principes, sa vision du monde et ses intérêts.
Le moment est assez historique pour être noté : les anciens colonisateurs vont se retrouver colonisés, et ceci par la faute exclusive des banquiers et des économistes libéraux. Rappelons qu’il existe encore des économistes suffisamment fous et obtus (notamment à l’IMD à Lausanne) pour prétendre cette semaine que les fondamentaux sont bons, voire n’ont jamais été aussi bons historiquement que de nos jours; rappelons aussi que ce sont les spécimens de la même race qui ont inventé les produits dérivés et “structurés”.
Enfin ne perdons pas de vue non plus que ce sont encore une fois les mêmes qui sont les inventeurs du plan de sauvetage Paulson 1 puis 2 et de sa pâle copie helvétique qui ne concerne pour l’instant qu’un seule banque. C’est dire quelle confiance on peut accorder à leurs élucubrations.
Petit détail piquant aussi : les sympathisants UDC proches et financés par ces milieux vont rapidement se trouver être les colonisés et somme toute les nègres de puissants qui leur imposeront une ligne de conduite. Peut-être songeront-ils alors à s’exiler et à demander refuge ailleurs, en faisant pour la première fois in vivo l’expérience du demandeur.
Retour des choses peut-être juste mais qui ne manquera pas de laisser quelques traces sur les fronts besogneux de ces édiles dangereux qui ont encore l’inconscience de changer leur fusil d’épaule de façon bêtement populiste pour soutenir finalement le référendum contre l’extension des bilatérales.