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La solution: Le texte du Serment d’Hippocrate

Publié le 02 novembre 2008 par Chantalserriere

Comme toujours ou presque toujours, l’énigme-évocation du samedi a été trouvée, malgré les saintes fausses pistes suggérées à dessein…Bravo Dom.A!

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Et un clin d’oeil à Dominique Hasselmann qui, par hasard, cite le personnage évoqué dans son billet du jour!

Bien évidemment , le jeu autour du verbe prêter amène à l’expression “prêter serment”. Rechercher la formule sur Google fait surgir en tête de liste  la solution de l’énigme.

Donc, il s’agissait bien du fameux serment d‘Hippocrate , texte fondateur s’il en est.

Tout d’abord, Hippocrate, qui était-ce? Pas n’importe qui, en tous cas. Pour ne pas être sorti directement de la cuisse de Jupiter, il n’en descend pas moins, par son père, de l’illustre Apollon. Et par sa mère, dit-on, du non moins célèbre Hercule qui pour être dieu des arts, détient également le portefeuille de la santé et de la guérison…

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Apollon et sa soeur Artémis

Selon l’une des versions en cours, Apollon, un jour, tomba amoureux d’une sublime mortelle appelée Coronis. Sublime, mais volage…(”n’épouse jamais une trop jolie fille”…qui donc nous a chanté cela à l’envi?). Coronis, éprise d’un autre, disparaît. Apollon, fou d’inquiétude, mais encore ignorant de la triste réalité des choses, envoie à sa recherche, une corneille blanche.

Las! La corneille découvre la légéreté de Coronis et s’en revient prévenir Apollon dont la colère est si grande, si impressionnante, que la pauvre corneille en a le sang tout retourné et devient..noire!

Vous savez à présent  et par la même occasion, pourquoi les corneilles (pour tout dire, nos corbeaux), ont le plumage si sombre!

Mais revenons à la généalogie d’Hippocrate. Devant le chagrin et la colère d’Apollon, sa soeur (qui n’est autre qu’Artémis, la déesse de la chasse), décide le venger et décoche une flèche mortelle à Coronis. Mourante, cette dernière avoue au bel Apollon qu’elle porte son enfant. Apollon recueille ce fils qu’il nomme Asclépios ou Esculape. Décrit dans l’Iliade, comme « médecin irréprochable[1] », on le voit souvent représenté tenant un bâton sour lequel s’enroule un serpent.

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Ses deux filles: Hygie et Panacée veilleront respectivement à notre future hygiène et aux soins efficaces, comme leurs noms l’indiquaient dès leur naissance.

Descendant de cette lignée agitée et préoccupée de santé publique, Hippocrate (460-356 av. J.C) est considéré comme le fondateur de la déontologie médicale et ce, jusqu’à nos jours, puisque les étudiants en médecine du monde entier le reconnaissent encore comme leur guide et  prêtent toujours le serment de se conduire à travers leur art, selon les règles qu’il a formulées.

Serment d’Hippocrate:

“Je jure par Appolon, médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivants : je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins. Je tiendrai ses enfants pour des frères et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes, des leçons orales et du reste de l’enseignement à mes fils, à ceux de mon maître, et aux disciples liés par un engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je les écarterai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion. Semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif (condamnation de l’avortement). Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l’opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s’en occupent (L’interprétation de cette partie du texte est délicate, peut être Hippocrate voulait-il refuser la castration) . Dans quelque maison que j’entre, j’ y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant l’exercice ou en dehors de l’exercice de ma profession je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais parmi les hommes, si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire!”


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