par Arion
La rédaction de France Inter (vendredi 24 octobre, bulletin de 7h.) rapporte avec respect les conclusions d’une étude qui pourraient sans frais mettre un terme sinon à l’ânerie galopante, du moins au fléau français de l’échec scolaire : il suffirait d’en finir avec les sales notes. Diagnostic : les professeurs distribuent un certain pourcentage de notes infamantes de peur de passer pour des ploucs, des amateurs, des rigolos. Ces notes désastreuses, fourbies par l’arsenal des questions pièges, signalent donc non pas la déficience des cancres, mais l’amertume de professeurs déclassés, qui trouvent là le moyen de ramener leur science. Remède suggéré par une enseignante : indiquer précisément aux élèves plusieurs jours à l’avance les questions qu’ils auront à traiter aux contrôles.
Pour en finir avec la pauvreté
En fait, le plus court est d’en finir avec la richesse. Il n’y a pauvres que s’il y a riches. Vous pouvez dormir allègrement sous une tente et vous régaler d’un croûton, à condition d’ignorer qu’à deux pas on se goberge de caviar sous les lambris. Pour en finir avec la richesse, on avait inventé le communisme, et ça marchait pas mal : des magasins vides pour tout le monde, hormis une petite nomenclature à berlines noires et datchas, redoutable et lointaine comme les dieux. Pourquoi ne pas ressortir la formule ?
Pour en finir avec la droite
Prenez un petit coq râblé de label « Libéral ». Laissez-le mariner une nuit dans le crack boursier bien épicé de subprime et d’un bouquet fiscal. Faites revenir à feu vif dans un mélange d’huiles UE. Laissez cuire à feu doux sur un lit de récession et de déficit émincés. Servez avec une jardinière d’emplois aidés rehaussée d’une pointe de taxe et d’un demi doigt d’allocation transport. Autre recette. Remplacez le coq par un chapon ou une poule de label « Social-démocrate ». Selon saison remplacez dans la marinade le subprime par le dépôt de bilan et le bouquet fiscal par un oignon de fraternité.
On comprend tôt ou tard que les « hommes providentiels » n’actionnent la providence que dans le sens de leur propre histoire. Pour accomplir « leur » destin, sincèrement ou sournoisement, le mâle dominant ou la femme à barbe orchestrent des mythologies de la rupture et de l’espoir, de la justice et des lendemains radieux. Les foules sentimentales les portent aux commandes et célèbrent la victoire dans la liesse. Pour ces élus, l’essentiel est alors acquis. Ensuite il y a la force des choses, la pesanteur qui vient à bout de la grâce, les discours de raison pour expliquer qu’on doit rester encore en Irak, ou qu’on ne peut pas tout de suite augmenter les salaires, qu’il faut « donner du temps au temps » etc., nous connaissons. Voulons-nous éviter la déception ? méfions-nous de l’espoir.
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