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Maroc: amende record d'Almassae et interdiction de l'Express

Publié le 02 novembre 2008 par Naim N
il-est-interdit-d-interdire    C'est devenu donc une habitude. Le Royaume du Maroc fait encore la une des journaux écrits et télévisés du monde entier.  La justice marocaine a d'abord confirmé en appel la somme record de 6 millions de dirhams que doit verser Almassae au titre de dommages et intérêts pour avoir diffamé des substituts de procureurs. Si la diffamation est avérée et mérite punition, la somme, elle, a clairement un autre objectif, celui de pousser Almassae, le quotidien le plus vendu au Maroc, et son trublion de directeur, Rachid Nini, à fermer boutique. Vous avez dit règlement de comptes?
   Quelques jours après, un autre titre vient de faire les frais d'une interdiction pure et simple. Il s'agit d'un numéro du magazine français l'Express qui porte le titre populiste "Le choc Jesus-Mahomet". L'article incriminé est un comparatif entre les deux prophètes
chrétien et musulman. Mais apparemment, c'est plus la couverture du numéro en question qui a causé l'interdiction dans laquelle on y voit les représentations des deux prophètes. Et pourtant, dans leur réaction, les responsables du magazine affirment avoir retouché la couverture internationale en cachant le visage du prophète musulman pour justement éviter toute polémique et "afin de ménager la sensibilité religieuse des lecteurs marocains".
   Le gouvernement marocain aurait-il agi par principe de précaution? Peut-être. Des voix s'élèvent et vont sûrement s'élever pour défendre ce principe et cautionner cette tutelle morale exaspérante, déjà entr'aperçue dans le cas de Nichane. Jusqu'à quand va-t-on censurer et interdire sous le prétexte fallacieux de la peur de provoquer la colère des islamistes. Dans ces affaires, Il y a un risque réel: c'est celui de voir s'ériger une course entre deux conservatismes, un conservatisme intégriste qui tire et interdit tout ce qui bouge et un autre gouvernemental qui essaie de devancer le premier dans la série des interdictions. Cependant, sous le parapluie de ce conservatisme moral, la censure gouvernementale "s'épanouit" et les interdictions et restrictions gouvernementales brassent très large: libertés publiques, journaux et magazines indépendants ( Almassae, Demain, Tel-quel, Nichane...), nombreux sites et blogs (islamistes et séparatistes)... Cette série ne s'arrête pas là puisque l'interdiction touche même une application éducative et ludique comme Google Earth
!

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