Voici la suite de Cacoune qui vous pouvez lire ici et ici ;-)
Météo des coeurs – suite
Mercredi 8 août
Cher Gérald,
Je reviens pour te raconter la suite. La fin.
J'y suis allée donc. Au café. Je l'ai attendu. J'étais en retard, mais si peu. Je m'inquiétais. Mais alors que je me demandais si j'avais eu le malheur de la rater, le garçon m'a apporté une lettre. Une dernière lettre dont voici la substance :
Cher Pierre,
Je suis venue une bonne heure plus tôt que l'heure de notre rendez-vous avec l'intention de vous rencontrer.
Il y avait tous ces gens autour, bourdonnant de silence dans mes oreilles et je me suis soudain sentie envahie d'une grande tristesse à l'idée de vous avoir rencontrer. Un spleen nostalgique dont l'objet en était le temps déjà écoulé depuis votre première lettre...
Comprenez, je ne peux pas vous rencontrer. Nous avons vécu le meilleur, Pierre...
Comprenez, je sens que je pourrais vous aimer. Et nous en viendrions à nous déchirer.
La réponse est là : l'alchimie entre le rêve et la réalité n'existe pas, Pierre. Aucun lien entre le vécu et l'imaginaire.
Adieu, Pierre.
S.H.
PS : faites-moi porter le livre à l'Institut National de Météorologie pour le bien du temps. Vous pouvez conserver l'exercice d'écriture mais oubliez-moi.
Voilà tout ce que contenait sa lettre. Tout et rien.
Voilà plusieurs heures que je la lis et la relis. Je ne sais pas plus qu'en faire. Je ne sais plus que faire.
Je respecterai sa demande. Pourtant, je suis sûr qu'elle se trompe. Car je sais que je vivrais ma vie durant avec son souvenir constitué de mon vécu d'elle au travers de ses mots et entretenu par mon imaginaire. Et alors elle deviendra une réalité prenant corps dans mes rêves...
Je vous dis à bientôt mon ami. Je pars quelques jours en vacances pour réfléchir à la meilleure façon de vivre avec ce vestige constitué de vide.
Pierre