Elle est belle, elle est belle ma tripe... histoires de tripes, petite vidéo et recette de foie veau au café marsala et autres petites choses...

Par Dorian
A la maison quand on prononçait le mot tripas, ma mère immanquablement tordait le nez pour signifier son manque d'intérêt pour la tripaillerie. C'était au point qu'il lui arrivait de crachouiller par terre comme nos chameaux de banlieue en se signant comme si elle avait vu la queue du diable quand on insistait trop sur le sujet.
Et forcément quand nous passions devant les tripiers du marché, parce qu'à cette époque il y avait plusieurs tripiers dans notre marché, de la même manière donc elle lâchait un tripas dédaigneux qui ne laissait aucun doute sur son avis sur les tripas en question. Et pourtant moi à l'époque tout ces morceaux aux formes, aux couleurs et aux matières étonnantes m'intriguaient, je n'arrivais pas à comprendre ce qu'on pouvait en faire, à tel point que je doutais qu'on puisse vraiment les manger. Bien sûr, bien éduqué par ma chère mère, mon intrigation se limitait à regarder toutes ces curiosités et en aucun cas je n'aurais pu imaginer toucher ces choses visqueuses, spongieuses et même quelques fois sanguinolentes, et encore moins les mettre dans ma bouche !
FAMILY TRIPES 1Et pourtant curieusement alors qu'aucune de ces choses venant du ventre des animaux ne pouvait passer la porte de notre maison, curieusement une de ces spécialités tripières se retrouvait assez régulièrement sur notre table, le foie de veau.
Ma mère, qui n'est pas à une contradiction près, vouait en effet presque un culte au foie de veau, et de la même manière qu'elle avait réussi à me dégoûter du reste, elle a aussi réussi à me donner la passion de la tranche de foie, de foie de veau et uniquement de veau ! Quand on dit que tout est toujours de la faute des mères...
Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris pourquoi ce curieux choix, simplement parce que ma mère séparait le bon du mauvais, en utilisant un seul critère, le rapport prix/kilo, quand c'est cher c'est bon et point barre ! Alors que la basse tripaille se retrouve classée tout en bas de son échelle semble aussi logique que le foie de veau soit tout en haut.
Quoi qu'il en soit, grâce à elle moi aussi j'ai attrapé la même habitude de faire une moue de castor pris dans un moule à gaufres dès que l'on prononçait le mot tripas... Et ce n'est que bien plus tard que j'ai redécouvert les spécialités tripières.
Nous habitions alors Montreuil, et sur le marché deux petites dames étalaient leurs tripes à la vue du chaland... elles étaient moins nombreuses, moins variées qu'à l'époque de ma lointaine jeunesse, elles n'étaient plus dans l'air du temps depuis longtemps, mais ce petit étal a fini par m'attirer, peut-être plus pour les petites dames que pour leur marchandise à vrai dire... enfin dans un premier temps. Et c'est comme ça que j'ai commencé à découvrir l'univers des abats, Marie me tenant par la main quand c'était vraiment trop trop dur... Et avec le temps j'ai compris que le foie pouvait provenir d'une autre bestiole que du veau, que les rognons avec une petite sauce moutarde... et que les tripiers peuvent aussi vous proposer des délicieux onglets, d'étonnantes tête de veau ou vous parer l'amourette comme personne...
Bon, il reste quand même quelques spécialités qui ne passeront pas par moi, celle qui arrivera à me faire manger un plat odorant de tripes ou des testicules de quelque animal que ce soit n'est pas née, il y a quand même des choses que la solidarité masculine réprouve...
Du coup quand La Family Tripes m'a proposé de diffuser leurs vidéos, ma réponse a été rapide et sans appel, si vous êtes assez fou pour faire des recettes sur les tripes, je les passerai... et ainsi dit, ainsi fait et donc régulièrement pendant un mois vous découvrirez ici et sur Mais pourquoi est-ce qu'ils nous cuisinent ça... cette série d'aventures tripières !
Et vous au fait, la tripe, c'est votre trip ???

FAMILY TRIPES 2
Foie de veau café marsala, purée de céleri et pomme de terre Attention je n'ai pas testé la recette !
Ingrédients : - 800 g de foie de veau tranché épais (2 cm) - 1 càc de café lyophilisé - 2 càs de farine - 50 g de beurre - 2 càs d’huile - 15 cl de marsala - 1 café serré (espresso)- sel et poivre du moulin
Dans un bol, mélanger la farine et le café lyophilisé. Saler le foie puis le passer dans la farine au café.
Dans une poêle bien chaude, faire fondre la moitié du beurre avec l’huile.
Saisir le foie sur tous les côtés et le retirer de la poêle. Le garder au chaud entre 2 assiettes.
Retirer le gras de la poêle sans l’essuyer puis rajouter le marsala et le café, laisser réduire de moitié puis ajouter, hors du feu, le reste du beurre. Verser la sauce sur le foie et poivrer.
Servir avec une purée pomme de terre-céleri.
Poêlée de rognons de porc aux champignons Attention je n'ai pas testé la recette !
Ingrédients : - 800 g de rognons de porc parés - 2 échalotes - 300 g de champignons de Paris - 20 cl de crème liquide entière - 1 càc rase de paprika - quelques brins de persil - huile de tournesol - sel et poivre
Couper le bout terreux des champignons. Si nécessaire, les rincer très rapidement à l’eau fraîche et les émincer.
Peler et émincer les échalotes. Hacher le persil.
Dans une poêle huilée bien chaude, faire revenir les échalotes puis les rognons jusqu’à ce qu’ils perdent leur eau. Les retirer puis faire revenir les champignons. Remettre les rognons, ajouter la crème et le paprika, saler et faire légèrement réduire. Poivrer et saupoudrer de persil haché.
Servir avec des pâtes fraîches.
Et peut-être qu'avec tout ça, un jour, les tripiers fleuriront de nouveaux sur les marchés...
Mais pourquoi, et puis franchement demander des frivolités à une dame... est- ce que je vous raconte ça...