COMICS Corner :
DAREDEVIL Tome 15 : Le Diable en
cavale (100% Marvel)
Le cycle de Brian Bendis sur DAREDEVIL est allé au bout des choses. Matt Murdock a donc été démasqué aux yeux du monde entier, et il a terminé sa
course au fond des geôles américaines, bien qu’il continue de nier sa double identité, en vain. Son meilleur ami, Foggy Nelson, a échappé d’extrême justesse à la mort, et il doit désormais
reconstruire sa vie, protégé par le FBI et sous une nouvelle identité. Le hic, c’est que personne n’en a averti Matt, qui le croit donc bel et bien décédé, et qui s’évade de prison pour faire
payer les coupables. La piste est longue et semée d’embûches, et va mener le justicier sans peur en Europe, à Monaco, puis au Portugal, à Paris, puis en Suisse, où le jeu de piste se fait
toujours plus poker menteur. A chaque nouvelle étape, les méchants ne sont pas forcément tels qu’on les attend, et il s’avère que quelqu’un s’amuse, en coulisse, à pousser Murdock au bord du
gouffre, dans l’espoir de l’y pousser une bonne fois pour toutes.
C’est donc Brubaker qui poursuit les
aventures de DD, une garantie, à priori. Je ne vous cache pas mon admiration pour cet auteur, qui a toujours quelque chose de nouveau et d’étonnant à nous révéler ; en bref un scénariste
rarement banal, qui sait tresser des histoires inextricables de trahisons, de faux semblants, comme peu avant lui l’ont fait à la Marvel. Lark est franchement bon aux dessins, surtout car il est
l’homme au bon endroit, au bon moment. Ses cases sombres suintent la légende urbaine ou le noir/polar crade et musclé. Le plus important à retenir de ce tome, c’est que l’héritage est entre de
bonnes mains, celles d’auteurs compétents et capables de se renouveler, même si il est désormais évident que la voie choisie par Bendis, à l’instar de celle qui a mené Spiderman à « One more
day », oblige forcément les nouveaux auteurs à repenser l’avenir de DD, en faisant marche arrière, d’une certaine mesure. C’est la loi des comics sérials, on ne peut y déroger pour que le
titre perdure. Finalement, un bon tome 15 qui mérite sa place dans votre bédéthèque, même si l’angoisse et le suspens sont bien moindres par rapport aux précédents opus. Et qui possède aussi un
coup de théâtre final dont je vous tairai tout, mais qui est la première grande pierre du nouvel édifice Daredevil « made in Brubaker ». A suivre en 2009 avec 3 volumes prévus par
Panini comics, histoire de combler un peu le retard avec l’Amérique. (7/10)