L'ONG WWF vient de publier son rapport "Planète Vivante" pour l'année 2008 sur l'état de santé actuel de la planète. Comme tous les deux ans, le WWF (Fonds Mondial pour la Nature), en collaboration avec le ZSL (Société Zoologique de Londres) et le GFN (Réseau Mondial de l'Empreinte Ecologique), a mené une étude sur l'état des ressources et l'impact des activités humaines sur la Terre. Encore une fois, les conclusions de ce rapport sont alarmantes. Le constat qui résulte de ce travail n'est malheureusement pas nouveau : "Le monde doit faire face à une consommation effrénée du capital naturel mondial. Tout comme des dépenses inconsidérées sont à l’origine de la récession, la consommation excessive de l’Homme épuise les ressources naturelles à un point tel que nous mettons en danger notre prospérité future.".
Le rapport "Planète vivante" présente dans un premier chapitre l'état actuel en matière de biodiversité, de ressources naturelles (en particulier la ressource en eau) et d'activités humaines. Appuyées de divers indicateurs, ces informations ont servi à calculer un Indice Planète Vivante (IPV) représentant la situation des écosystèmes de la planète et l'empreinte écologique symbolisant la pression de l'homme sur ces systèmes. Ces indicateurs permettent d'étudier l'évolution de la biodiversité mondiale et de la mettre en parallèle avec la consommation humaine en ressources naturelles. Il ressort de ces observations que l'IPV a diminué d'environ 30% sur les 35 dernières années ce qui signifie une perte immense en espèces vivantes. L'empreinte écologique de l'humanité, elle, n'a pas cessé d'augmenter et de s'accélérer, atteignant aujourd'hui un niveau dépassant de 30% environ la capacité de regénération de la planète. Les pressions humaines en cause sont les diverses pollutions, surexploitations de ressources naturelles, destructions des habitats naturels, conséquences du changement climatique global et introductions d'espèces invasives.
L'empreinte écologique donne une mesure de la surface nécessaire pour fournir les ressources et absorber les déchets de chaque être humain en fonction de la consommation mondiale. Le dernier calcul de cet indicateur au niveau mondial , effectué en 2005, donnait une empreinte écologique de 2,7 hectares en moyenne par personne alors que la biocapacité de la Terre était de 2,1 hectares par personne. L'empreinte écologique a également été calculée par pays, avec en première place de la pression humaine sur les ressources naturelles (en moyenne par habitant) les Emirats Arabes Unis, suivis de près par les Etats-Unis. La France, qui arrive en 21ème position, a une empreinte écologique de 4,9 hectares en moyenne par personne.
Dans un deuxième chapitre, le rapport propose des solutions pour inverser la tendance et aller vers un développement plus durable et surtout supportable pour la planète. Les thèmes abordés concernent la maîtrise de la démographie, de la consommation d'énergie et des ressources naturelles, la régulation du commerce mondial et la protection de la biodiversité. Il est en effet primordial et urgent d'agir pour diminuer la pression exercée sur la Terre, car avec l'empreinte écologique actuelle il faudrait à terme 2 planètes pour continuer à vivre de la même façon. A l'échelle individuelle, le choix de nos modes de consommation est donc très important et c'est en préférant des produits plus écologiques que tout un chacun peut déjà avoir une influence et réduire son impact sur l'environnement.
En savoir plus :
- "Rapport Planète Vivante 2008 du WWF (format PDF)"
- "Annexe du Rapport Planète Vivante 2008 : empreinte écologique de la France et de la Belgique"
- "Tant va la cruche à l'eau... ou les dangers de la surpèche"