Alpha, rétrospective et concert au POINT EPHEMERE

Par Luc24

C’était en 1997. Un petit miracle trip hop arrivait de Bristol. Le groupe s’appelait Alpha et leur premier album à sortir dans les bacs s’intitulait Come from heaven. Un voyage sensoriel et sensuel dans un monde de douceur et de rêveries. Nombreux auront retenu le titre Sometime Later, tube mélancolique qui fut d’ailleurs le thème principal du film Ma vie sans moi. Mais résumer tout ce premier opus à un seul titre serait un terrible affront. Il suffit de tendre ne serait-ce qu’un peu l’oreille pour se laisser bercer par les titres Rain, Delaney, Back, Slim, Nyquil, ou encore Apple Orange et avoir la certitude que nous sommes là devant des joyaux.

Mais voilà, comme beaucoup de leurs confrères, Alpha n’a pas eu la chance de toujours rencontrer le succès. Passée la consécration critique et publique de Come from heaven, ils ont dû faire face à des fans moins présents à la sortie de leur album de remixs Pepper sorti en 1998.

Il faudra pour la peine attendre 2001 pour voir débarquer leur troisième opus, The impossible Thrill. Un album nettement moins novateur et prenant qui là encore passera quasi inaperçu.

Heureusement, débarque en 2003 Stargazing. Une merveille qui permet à Alpha d’être à nouveau sur le devant de la scène. Stargazing fait partie de ces albums que l’on peut écouter un soir d’automne ou d’hiver, cloitré chez soi un soir de déprime. Des chansons d’une beauté et d’une tristesse éclatantes dont la force ne s’estompe pas avec le temps.

Lipstick from the asylum, Saturn In Rain, Elvis ou A perfect End sont d’une incroyable splendeur. Si vous aimez les titres down tempo, trip hop, vous ne pourrez pas y résister bien longtemps.

Bref, deux chef d’œuvres musicaux c’est déjà pas mal de nos jours. Mais Alpha est un groupe productif et suivre tous leurs albums n’est pas une mince affaire, surtout quand on les a découverts, comme moi, assez tardivement. En 2004 sort le premier volet de Lost in a garden of clouds , alors que le second volet sortira en 2006.

La même année sort la compilation Without some help qui en plus de remixs de titres de Massive Attack, Telefon Tel Aviv ou Coldplay nous offre quatre titres inédits d’Alpha. Dans un style inédit et rétro nous savourons alors l’incroyable swing et beauté des titres The way you are, This is where i came in ou encore Son to the Siren et Hope goes blind.

Finalement c’est en 2007 que sort, très discrètement, leur dernier opus à ce jour. The sky is mine. Un nouvel album est annoncé pour courant 2009.

Mais qui se cache derrière Alpha ? Fondé par Corin Dingley et Andy Jenks, le groupe s’ouvre, à l’instar de Zero 7 par exemple, à différents interprètes.Martin Barnard, Wendy Stubbs, Helen White ou Kelvin Swaybe en font partie. Pas forcément évident donc pour les tournées, surtout quand on est un petit groupe indépendant sans budget conséquent.

Pour la peine, je ne savais pas trop à quoi m’attendre en me rendant à leur concert parisien de ce jeudi 30 octobre au Point Ephemere. Etant fou de Come from heaven et Stargazing, j’avais peur que ces deux opus datés passent à la trappe au profit du dernier album en date. Ce fut le cas. Mais pas de déception pour autant. Si seule la chanteuse Wendy Stubbs était au micro, le spectacle fut un petit nuage de fumée, délicieusement planant et assurément sensuel. Beaucoup de titres de The sky is mine donc mais aussi des reprises des titres précédents et une ambiance feutrée et intimiste. Wendy Stubbs a une présence et une certaine classe sur scène. Elle me faisait un peu penser à une Mia Kirschner en plus âgée. Le regard à la fois amusé, triste et profond. On sentait bien que le groupe était heureux de revenir à la rencontre de son public parisien. C’était la première fois que je les découvrais en live et même si je n’ai pas eu la joie d’entendre mes titres préférés, ce « set » m’a fait le plus grand bien du monde. En espérant les retrouver à une autre date où, qui sait, tout le collectif sera peut être au complet. On a le droit de rêver…

Myspace de Alpha

 

Site officiel de Alpha