La critique
Beau duo d'acteurs pour un film assez attendu sur la guerre
1917, sur le front belge. Un procès a lieu, celui de Arthur Hamp (Tom Courtenay). Il est accusé de désertion et risque de se faire exécuter « pour l’exemple ». Le capitaine Hargreaves (Dirk Bogarde) est chargé d’assurer sa défense mais comprend bien que l’affaire est loin d’être gagnée. Le pire : il se pourrait bien que Hamp soit innocent et n’ait commis son acte de désertion que sur un coup de folie passagère. Le procès s’annonce tendu, montrant une armée sans âme et refusant d’admettre ses torts…
Le noir et blanc est assez sublime, le duo Tom Courtenay / Dirk Bogarde est d’une remarquable intensité…Mais force est de constater que Pour l’exemple ne compte pas dans les films majeurs de la filmographie de Losey. Car aujourd’hui, nous sommes habitués à ce genre de scénario et l’on descelle un peu trop vite les ficelles censées générer chez le spectateur de l’émotion. Pas majeur, Pour l’exemple n’est pas un film mineur pour autant. Losey parvient très bien à nous faire partager les traumatismes de la guerre, l’ambiance glauque et désespérée des tranchées (le tournage du film, extrêmement fauché, a d’ailleurs donné l’impression aux acteurs d’être vraiment dans les tranchées et a insufflé un climat dépressif sur le tournage). Il ponctue son film de photographies qui parlent d’elles mêmes et parvient à faire monter la tension jusqu’à la dernière seconde. En effet, si l’on se doute bien dès le départ que le pauvre Arthur Hamp a peu de chances de sortir de cette histoire vivant, la scène finale réserve un moment assez inoubliable avec un geste fort du personnage de Dirk Bogarde. Si vous aimez les films sensibles qui dénoncent les méfaits de la guerre, vous devriez donc y trouver votre compte.