Ces jours, à la ferme il ne se passe rien de spécial qui vaille le coup d’être raconté. Je vais donc profiter de ce billet pour répondre à 2 commentaires reçus dernièrement qui viennent du continent nord américain.
Le lecteur canadien ( pseudo AB ) me demande de parler de la lune. Mes connaissances à ce sujet sont plutôt restreintes. Il est vrai que les anciens prêtaient énormément d’attention aux phases lunaires et ne faisaient certains travaux qu’en fonction du quartier le plus favorable. Comme l’agriculture et l’élevage étaient tout à fait naturels (ou bio pour être à la mode) ils savaient très bien utiliser l’action de la lune pour travailler au mieux. Aujourd’hui je pense que l’intérêt porté à notre satellite est beaucoup moins important. Cependant on fait encore attention à couper en vieille lune ( Pleine Lune - Dernier Quartier ) les bois de service comme le châtaignier ou l’acacia pour faire les piquets de clôture, ou le chêne et le sapin pour faire planches et chevrons. Il se conservera mieux, très longtemps, et ne sera jamais attaqué par les vers; la repousse dans la forêt se fera bien mieux. La plupart des semis se faisaient lors des 2 derniers quartiers. De toute façon il est bien rare qu’il soit bon de faire quelque chose en jeune lune ( Nouvelle Lune - Premier Quartier ). Quoique une voisine disait que ce qui pousse à l’air comme les céréales se semait en lune claire et ce qui poussait en terre, comme les patates, se semait en lune nouère ( noire ). Un autre me disait que le vendredi qui suit la nouvelle lune vaut la pleine lune …… Alors!….
En élevage c’est surtout au moment des vêlages que l’on constate l’action lunaire. Les mises-bas sont plus fréquentes lors des mouvements de quartiers de lune. Une vache arrivée à son terme en fin de lunaison va attendre la nouvelle lune pour accoucher même si elle dépasse sa date de vêlage de plusieurs jours. Ca ne marche pas à tous les coups, mais quand même, on l’observe souvent.
On fera attention à ne pas tuer le cochon en jeune lune sous peine de le voir ne pas se conserver, ou semer et repiquer la salade qui va monter à graines directement.
Je suis sûr qu’il doit y avoir beaucoup d’autres remarques et chacun peut en faire part dans les commentaires. Le débat est ouvert. (N’est-ce pas Uxeautois? )
Thérèse, une morvandelle expatriée à New-York me pose des questions au sujet des échographies. Déjà, ce n’est pas obligatoire. On fait ça pour optimiser notre production. L’échographie permet de savoir précocement si la vache est pleine et précisément le stade de gestation. Cela évite par exemple de garder une vache qui ne porte pas de veau, de la nourrir une bonne partie de l’hiver et de se rendre compte seulement en janvier ou février qu’elle ne vêlera pas. On peut donc la vendre ou l’engraisser dès l’automne une fois son veau sevré. L’échographie sert aussi à garantir à un éventuel acheteur que la vache est bien gestante si il est à la recherche de ce type d’animal.
Les anciens ne connaissaient bien sur pas cette technologie moderne. D’ailleurs je crois qu’ils ne se posaient même pas la question de savoir si leurs vaches étaient pleines. Ils mettaient un taureau au printemps avec leurs vaches et à part quelques rares exceptions toutes leurs reproductrices faisaient un veau, ceci grâce à un élevage naturel d’animaux plus rustiques et plus prolifiques. Ils ne se se rendaient compte de la présence du foetus que par la palpation du flanc de la vache lors de derniers mois de gestation.
Cette année j’ai fait faire des échographies car je veux réduire mon cheptel reproducteur savoir exactement quels animaux garder, quels animaux vendre pour l’engraissement ou pour l’élevage. Bien sur cela a un coût qui entre dans les charges de l’exploitation et qui ainsi vient en déduction dans le bénéfice agricole imposable.
Pour être complet dans ma réponse au sujet des vétos, je dois reconnaître que c’est un métier très lucratif, mais également très dur dans une région comme la notre. Les vétérinaires sont à la fois médecins, chirurgiens, et pharmaciens, sans en avoir les mêmes responsabilités et avec les prix qu’ils pratiquent, je crois qu’ils sont entrain de scier la branche sur laquelle ils sont assis.
A bientôt