Cameroun: les rebelles affirment ne plus vouloir tuer les otages
Samedi 1 novembre, 10h52
Le commandant Ebi Dari, le chef des Bakassi Freedom Fighters, qui assure détenir 10 otages dont 6 français enlevés vendredi à Bakassi, a affirmé samedi à l'AFP qui l'a joint depuis Libreville par téléphone que son groupe avait "changé d'avis" et "n'allait plus les tuer". Lire la suite l'article
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"Nous n'allons pas les tuer. Nous avons changé d'avis après une réunion. Il n'y a plus d'ultimatum", a affirmé le commandant Dari.
"Mais, nous ne les relâcherons pas jusqu'à ce que nous obtenions ce que nous voulons: parler avec le gouvernement camerounais. Nous voulons les (représentants du gouvernement) voir et leur parler", a-t-il déclaré.
"Les otages sont bien traités et nous continuerons à bien les traiter", a-t-il précisé.
Le commandant Dari a affirmé qu'il avait eu de nombreux contacts avec des journalistes mais pas "avec le gouvernement camerounais ni avec le gouvernement français". "Avec personne avec qui nous voulions discuter", a-t-il résumé.
Interrogé sur où se trouvait les otages et s'il les détenait réellement, le commandant Dari a affirmé: "Les otages sont avec nous à Bakassi. Ils sont entre nos mains".
La veille, répondant au même numéro de téléphone, un autre responsable des Bakassi Freedom Fighters, le brigadier Akipee, avait menacé à plusieurs reprises de tuer les otages avant lundi.
"Je commencerai à les tuer un par un à partir de lundi (...) Les 10 (otages) sont entre nos mains. Si vous ne dites pas au gouvernement camerounais de venir ici (à Bakassi) discuter avec nous, nous les tuerons tous dans trois jours", avait-il notamment déclaré.
Les motivations du groupe qui affirme agir au nom des "gens de Bakassi" restent floues. Le brigadier Akipee avait parlé "d'autodétermination" mais selon des sources proches des militaires camerounais, ils chercheraient surtout des "dommages et intérêts" et des "compensations financières".
La péninsule de Bakassi, dont les eaux sont potentiellement riches en pétrole et gaz, est une région de mangrove instable et infestée de groupes armés. Elle a été rétrocédée au Cameroun par le Nigeria le 14 août après quinze ans d'un différend frontalier.
Les dix otages (six Français, deux Camerounais, un Tunisien et un Sénégalais) faisaient partie de l'équipage d'un navire du groupe français Bourbon, le "Bourbon Sagitta", opérant sur un terminal pétrolier, a-t-on appris auprès de la compagnie en France.
Les rebelles ont attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi le bateau de service qui relie les plates-formes pétrolières du secteur où opère Total. "Des individus armés à bord de trois +fly boats+ (vedettes) ont abordé le navire et sont repartis avec 10 des 15 membres de l'équipage", selon une porte-parole de Bourbon.
Les Bakassi Freedom Fighters sont des rebelles membres du Niger Delta Defence and Security Council (NDDSC), qui a notamment revendiqué des attaques de juin et juillet dans la péninsule qui avaient coûté la vie à 7 soldats camerounais et un sous-préfet.