Train de nuit vers Assouan
Quatorze heures de train que l'on prévoyait pénibles pour atteindre Assouan. Premier soulagement, les bouts de carton sont de vrais billets; on commençait à être méfiants. Deuxièmement, le train est propre et confortable et il y a la clim. Pour couronner le tout, on a un compartiment trois places pour nous tout seul grâce à un bakchich bien placé! Confortablement installés, vers une heure du matin, le placier doit nous réveiller pour ajouter une personne. Amal, un peu mal à l'aise, s'installe avec nous. Rapidement elle se dégêne, nous couvre d'un drap chaud parce que la clim c'est pas toujours une bonne idée, et elle nous asperge abondamment d'eau de toilette. Aucune idée si c'est une tradition ou si c'est notre odeur, mais bon, fait avec un si grand sourire, ça semble sympatique. Tracassé par la tourista, je tombe endormi et me réveille de temps en temps, dû au placotage et au ricanement de mes deux compagnes de cabine.
Jean-Michel
À peine trente ans, déjà veuve avec deux enfants, elle rentrait chez elle suite à une opération au coeur. C'est avec émotion que nous nous quittons en début de journée. C'est incroyable comment avec un peu d'effort, un guide de conversation et quelques gestes, deux personnes qui n'ont aucune langue en commun peuvent apprendre à se connaître. Nous avons échangé sur notre vie, plaisanté, et en une seule nuit, devenues de vraies amies. Avec sa joie de vivre et sa gentillesse, Amal nous a remonté le moral, après l'accueil pas toujours sympathique des habitants du Caire et des conversations qui finissaient toujours par tourner autour de l'argent. Son cours accéléré d'arabe 101 nous attire plein de sourires. Suite à mes efforts, espérons que ça se poursuive, car même Jean-Michel commence à s'y mettre avec difficulté.
Elaine