Changement de décor. Me voici dans les Flandres, à Lille et sous le charme. Le charme des brumes et du froid sec. Le charme des hommes du Nord et de leur gentillesse.
Lille, l'horloge, vue de la Grand Place au
crépuscule
(oui, c'est mon goût pour les photos sombres qui me reprend !)
Je m'en suis allée promener du côté de l'église Saint-Maurice pour voir de jolies choses gothiques et de la belle peinture. Las ! Les peintures classiques étaient dans la pénombre et tout
l'éclairage concentré sur une photo d'icône et une autre de croix peinte italienne, collée sur bois en guise de crucifix ! C'est malheureux, tout de même.
Pauvre église. Il y a aussi le coin jeux, avec ses petites chaises, ses petits tabourets, sa petite table et les feutres de couleur posés dessus. Sur un chevalet, le dessin inachevé d'un Christ
en croix tout rouge en gribouillis d'enfant. A deux pas du chœur ! D'aucuns doivent sans doute trouver cela attendrissant que les enfants "expriment leur créativité" pendant la messe. Moi, ça me
consterne. Peut-être faut-il rappeler aux amateurs d'icônes, que l'on ne s'attaque à peindre l'image du Sauveur que lorsqu'on a la pleine maîtrise de cet art. C'était le quart d'heure grognon
!
Eglise Saint-Maurice, le coin jeux...
*
Dans la même veine, il me revient un petit poème en prose de ma composition, au retour d'un mariage à Thionville :
Expérience de la déchristianisation de notre siècle dans une église lorraine, un jour de mariage
Machinalement, je cherche des yeux un crucifix. Je cherche un crucifix et n'en vois pas. Nous sommes pourtant dans une église, une église chrétienne bien sûr, catholique de surcroît. Il y a
seulement ce rouleau suspendu au-dessus de l'autel, un rectangle de tissu entre deux baguettes, peint d'un lever de soleil façon calendrier chinois, sur lequel se découpe une forme blanche et
vide, simple silhouette flottant les bras en V, fantômas !
Comme le chantait Serge Lama : De vos prêtres il faut vous méfier !