Le chasseur de primes Toorop vit bien rangι ΰ l’ombre d’un immeuble dιlabrι en plein cœur d’une guerre civile aux portes de la Russie. Toutefois, le trafiquant d’armes Gorsky (Gιrard Depardieu) va proposer ΰ notre homme un contrat que l’on ne peut pas refuser. Toorop est chargι d’accompagner une jeune femme, prιnommιe Aurora (Mιlanie Thierry), jusqu’aux Etats-Unis. Rapidement, un commando d’ιlite va prendre en chasse Toorop et son "coli". Mais quel secret cache Aurora ? "Babylon A.D." avait ceci de croustillant et de diablement attirant : la rencontre entre un rιalisateur franηais talentueux, Mathieu Kassovitz, et une star amιricaine ΰ la massive silhouette, Vin Diesel, qui en deux/trois films a su accιder au rang de Superstar de l’action ! Bien que cette union, sur papier, laissait prιsager le meilleur, le rιsultat est assez conventionnel et "Babylon A.D." peut mκme κtre rangι dans le tiroir des belles dιceptions de l’annιe.
Sous ses aires apocalyptiques, baignιs de la profonde violence - froide et gratuite - d’une Europe de l’Est dιchirιe, "Babylon A.D." trouve un terrain trθs fertile pour cultiver l’image de son anti-hιros par excellence, Hugo Cornelius Toorop, alias Vin Diesel… Jusque lΰ, l’enfer des ghettos est habilement exploitι par un Kassovitz portant ΰ l’ιcran un imposant clip vidιo oscillant entre Rap et Techno.
Rapidement, malheureusement, "Babylon A.D." montre ses faiblesses. Basι sur un scιnario ultra conventionnel, signι Eric Besnard et Kassovitz, ce long-mιtrage devient une trθs pβle copie du magnifique film d’Alfonso Cuaron : "Children of Men" (2006). Mκme contexte guerrier, enterrant notre belle civilisation, mκme mission confiιe ΰ un homme qui n’en demandait pas tant : convoyer une jeune femme qui porte en elle un secret des plus convoitιs.
On aurait pu espιrer que de belles scθnes d’action viennent renflouer quelque peu ce "Babylon A.D."... Mais, encore une fois, le rιsultat est plutτt mitigι, mκme dιcevant. Si l’on exclut quelques corps-ΰ-corps ιnergiques et la sιquence du sous-marin pointant son nez dans un lac gelι, la mise en scθne dictιe par Kassovitz n’est pas au beau fixe et manque cruellement d’inspiration. Le final de cette petite aventure, tournι cette fois sur la faste et (trop !) propre sociιtι amιricaine du futur, n’est pas non plus ΰ la fκte avec un "emballage visuel" fort ΰ-propos & le dιballage d’une galerie de personnages complθtement surrιalistes et idiots… A ce niveau, Mathieu Kassovitz paraξt mieux inspirι quand il plante, au dιbut du film, ses camιras au cœur de la guerre civile frappant l’Est du monde.
On a dιjΰ vu mieux que ce "Babylon A.D.", c’est sϋr ! Sous-"Children of Men" taillι aux hormones de croissance, ce long-mιtrage est ΰ voir de prιfιrence en V.O. (histoire de ne pas devoir se farcir le doublage catastrophique de Vin Diesel qui dιcroche pour l’occasion l’intonation d’un gros Rapper ιlevι aux Mac’Donalds) & bιnιficie heureusement du charme de Mιlanie Thierry et de Michelle Yeoh… Les fans de Vin Diesel seront sans doute moins acerbes vis-ΰ-vis de ce film ; il est vrai que pour le moment on a pas grand-chose ΰ se mettre sous la dent. Vivement que le nouveau Monsieur Muscles d’Hollywood signe un retour gagnant ΰ l’ιcran… Peut-κtre avec "Fast and Furious 4" ? De son cτtι, Mathieu Kassovitz dιηoit ; lui qui, pourtant, avait rιussi quelques trθs bonnes prestations avec, notamment, l’indιtrτnable "La Haine" (1995), l’anti-conformiste "Assassin(s)" & les plus Pop-corn "Les Riviθres Pourpres" (2000) et "Gothika" (2004).
La bande-annonce…
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