A ce niveau là ☎

Publié le 31 octobre 2008 par Stabbquadd
Allo ? Oui ? Non, je ne suis pas là, en fait, j'ai prévu une petite balade en forêt. Enfin, je dis petite, mais je souhaite quand même aller y passer plusieurs jours. Je me rends sur un site archéologique quelque peu reculé, et je ne peux donc pas vous répondre, n'ayant pas de réseau. D'ailleurs, à l'heure où j'enregistre ce message, je suis déjà sur la route. Je sais, ce n'est pas bien de conduire en même temps qu'on discute au téléphone, mais là, je ne parle à personne après tout. Je compte être de retour dès le tr-... ...-ov-... ...-et a-... ...-verra. Si vous me laiss-... ...-re-... ...-ro, je vous rappellerai sans faute. Mais là, il va -... ...-e je v-... ...-sse, le brouillard se lève, je fer-... ...-ieux d-... ...-centrer. A tr-... ...-tôt.


Mince alors, le brouillard s'épaissit toujours plus. Je me demande si je ne devrais pas faire demi-tour. En tout cas, je vais devoir descendre de voiture, on n'y voit pas à dix mètres, ça devient vraiment trop dangereux. En plus, ma radio ne marche plus. Cette situation n'est pas des plus rassurante. Je me demande si je n'aurais pas dû attendre l'été pour m'aventurer par ici. Enfin bon, puisque j'y suis, je ne vais pas abandonner aussi facilement. Je vais récupérer quelques affaires pour pouvoir monter le camp et voir si sur ma carte il ne pourrait pas y avoir un cours d'eau dans les environs. Ensuite, il ne me restera plus qu'à m'y rendre et à attendre demain, que le brouillard se lève, pour reprendre ma route. C'est qu'il est déjà tard.


Le brouillard ne s'est pas levé. J'ai dormi à quelques foulées de la route, à peine, je n'ai pas réussi à trouver la rivière. Je vais plier mes affaires et retourner à la voiture. En plus, j'ai faim, et j'y ai laissé le reste des vivres. Et puis tant pis pour ma petite expédition, il faut que je rentre, de toutes façons je ne pourrais rien faire dans ces conditions. Je me suis sans doute levée tard, c'est comme si rien n'avait changé depuis hier. C'est à dire qu'on y voit pas plus, en fait. Allez, plions.


Je ne trouve plus la voiture. Je ne comprends pas. Elle était là pourtant. Si ça se trouve, elle est à quelques mètres à peine, et je ne la vois pas. Maudit brouillard. Je vais longer la route dans un sens, et si je n'ai pas retrouvé mon véhicule d'ici ce midi, c'est que je me serai trompée de sens. Je ferai demi tour et je marcherai jusqu'à y parvenir en sens inverse. Pourvu que je n'ai pas à faire ça. L'atmosphère est humide et j'ai de plus en plus froid. Et de penser que je vais peut-être marcher plusieurs heures pour rien me glace le sang encore plus.


J'ai posé mon sac le temps de me reposer, et quand je me suis retournée, il n'y était plus. Je crois que je deviens complètement folle. En attendant, je me demande ce que je vais devenir. Je n'avais déjà plus de voiture, plus de vivre, si je n'ai même plus de quoi dormir... je ne sais pas ce que je vais devenir. Je voudrais paniquer, enfin non, je ne voudrais pas, mais je ne me trouve pas normale. Je devrais paniquer, mais j'ai trop froid, je n'arrive plus à réfléchir normalement, je suis comme endormie. Comment je vais faire. C'est impossible. Tant pis, je vais me remettre en route.