Si certains de nos semblables ont abusé de la finance c'est par cupidité. C'est en tout cas ce qu' affirme le philosophe André Comte-Sponville.
La conséquence de cette cupidité est simple. Pour que les cupides puissent se faire le maximum d'argent, et même encore plus, dans le temps forcément limité d'une existence, il faut que d'autres travaillent pour eux. Il faut qu'ils suent sang et eau pour satisfaire l'amorale cupidité des spéculateurs.
Une citation du milliardaire Warren Buffet illustre magnifiquement ce que le journaliste François Ruffin appelle "le bras de fer entre le Capital et le Travail" en précisant que "le premier fait plier le second" :
La lutte des classes existe, et c'est la mienne qui est en train de la remporter.
Une citation que ne démentirait pas Simon Cawkwell, un spéculateur invétéré qui affirme très cyniquement " Les krachs, j'adore, [...]. Évidemment, il va y avoir beaucoup de chômage, des années de récession. Mais moi, je vais gagner beaucoup d'argent."
En un mot comme en cent, ce que Cawkwell et ses semblables vont se mettre dans les fouilles sera payé in fine au prix fort par ceux qui travaillent.
À ce régime-là, l'origine du mot travail prend toute sa signification, "travail" vient du latin tripalium, nom donné à un instrument de torture à trois pieux. Quand le mot travail apparaîtra, il désignera un instrument de contention pour les gros animaux. Enfin, jusqu'au XIIIe siècle, le verbe "travailler" s'appliquera uniquement aux suppliciés, aux femmes qui accouchent et aux agonisants.
Mais n'oubliez pas : travail c'est la santé ...