Il a commencé à conquérir un public plus large dans les années 1946-1947 lors de ses passages à la Radio d'Alger dans les émissions de langues arabe et kabyle (Elak).
Il puise sa force des « qacidate », poèmes ramenés de Fès (Maroc) chez cheikh Driss El Alami durant la période 1948-1953.
En 1955, il enregistre deux 45 tours, Mdinet el Haâdher el aâdhra el Djazaïr et Mouda chlal y a
dlel marsem.
Bourahla chante le chaâbi d'un manière différente des autres artistes, à l'exemple de El Hadj M'hamed El Anka,
en interprétant ses chants avec un style particulier appelé « kheloui ».
Or, que signifie le « kheloui » et en quoi diffère-t-il du « ankaoui » ?
Dans son livre Cheikh M'hamed Bourahla et le style kheloui (1), Rachid Boukari relève que l'« ankaoui » est un
« dérivé de la musique andalouse composée de noubas ».
Elle est divisée en phases ordonnées : Ni sader, darj, insiraf et khlas au rythme croissant avec
intercalés, des morceaux de musique appelés koursi ou istikhbar, servant d'une phase à la suivante.
Les règles musicales auxquelles obéit l'interprétation d'une nouba sont très strictes.
Le mélange des genres n'est pas permis ou, quand il l'est, il obéit à des règles. (p47).
Le « kheloui » se distingue du « ankaoui » par une liberté plus grande ... ; la qacida ou le choix des
qacidate reste l'essentiel dans l'organisation d'une soirée.
Pas (ou très rarement) de touchia d'introduction . (p48). Ce style est « très difficile surtout dans
le rythme » et pourrait être défini « comme une authenticité par rapport aux autres, ou une originalité de caractère, ou une extravagance que dépasse la mesure, ou encore, une
extraversion d'une personnalité qui s'extériorise facilement et qui est réceptive aux modifications de son environnement (la mélodie et le rythme changeant d'une qacida à une autre) ». (p
49).
Cheikh Bourahla a effectué deux enregistrements pour la Télévision algérienne. Ce qui est très peu au regard du
riche répertoire qu'il a interprété.
Il décéda le 2 septembre 1984 à La Mecque où il était en pèlerinage. Outre la musique, il exerce, en parallèle, les métiers de coiffeur, libraire et d'aide-soignant.
Source
1) Rachid Boukari. Cheikh M'hamed Bourahla et le style kheloui. Editions du Tell, Blida
(Algérie) 2004.
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 20 janvier à 08:51
merci pour ses informations , je trouve que c'est malheureux de ne pas faire homage a cheikh m'hamed bourahla .mais d'avoir penser a ecrire un livre traitant l'incontournable cheikh c'est deja un pas en avant dans le chemin de la preservation de notre identitè ...