Un soir, en sortant d’une répétition de danse, Lola est abordée par Renée, un étrange écrivain qui lui propose de partager sa vie pendant un certain temps, afin d’en tirer un livre. Un projet qui va se transformer très vite en une expérience métaphysique durant laquelle vont leur apparaître toutes sortes de personnes.. une expérience physique et sensorielle d’une journée durant laquelle les deux femmes vont perdre leurs repères.
Six ans après sa première parution, Vitesse moderne fait toujours le même effet ; celui de tenir là une bande dessinée d’un genre tout particulier, portée par une force et un souffle incroyable mais dans laquelle on se sent perpétuellement désarçonné, en quête de repères, un peu comme dans le films de David Lynch.
Ouvre onirique, poétique et fantasmagorique qui interroge sur le sens des rêves et plus généralement sur le sens de la vie.
Album inexplicable et abstrait, Vitesse moderne est aussi et surtout une oeuvre graphique estimable dans laquelle le trait de Blutch dévoile une grande fluidité avec un rapport au corps évident (comme dans bon nombre de livre de ses livres d’ailleurs) et où les couleurs servent le récit comme jamais.
Bref, “Vitesse moderne” c’est une autre façon de concevoir la bande dessinée, c’est accepter de perdre ses marques, c’est oublier un instant tout ce qu’on a lu jusqu’alors pour mieux pénétrer et se laisser porter par le dessin et le récit de Blutch.
Vitesse moderne (one shot)
scénario & dessin : Blutch
Editeur : Dupuis/coll. Aire Libre
96 pages couleurs - 14€
Réédition : septembre 2008 (première parution : 2002)