Les incompétents et les corrompus veulent moraliser le capitalisme

Publié le 31 octobre 2008 par Cambiste
Nous sommes en plein milieu de l'une des grandes crises financières de l'histoire, et la recherche des boucs émissaires bat son plein. Grâce à Dieu, on l'a trouvé presque immédiatement : le pelé, le galeux, celui dont nous vient tout le mal, c'est bien entendu le marché, et son émanation diabolique, les « hedge funds ».

Tous les méfaits viennent bien sûr de ces entités non réglementées, et donc forcément suspectes. Ce qui nous sauverait donc serait plus de réglementation. (J’ai du mal à me souvenir d’une seule fois où les élites françaises ne soient pas arrivées à la conclusion que ce dont nous avions besoin c’était plus de réglementation, mais passons…).
Comme l’aurait dit Cyrano, « Holà, jeune homme, c’est un peu court ». Car après tout, qui est en train de faire faillite ? Des banques, des compagnies d’assurance, des sociétés de collecte de l’épargne. Et ces entités avaient toutes une caractéristique commune : elles étaient règlementées, voir sur-réglementées, tout au moins officiellement. Prenons l’exemple de Fanny Mae, l’immense société hypothécaire que le gouvernement américain vient de nationaliser. Elle était sous le contrôle direct de plus de cinq agences fédérales. La même chose pour Wamu, la plus grande caisse d’épargne qui vient d’être rachetée en catastrophe par JP Morgan. La réalité est que ces entreprises ont délibérément tourné la législation, si ce n’est dans sa lettre, au moins dans son esprit. Et les régulateurs n’ont rien vu ou rien voulu voir. Que l’on ne me dise pas qu’il s’agit d’un problème américain.