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Pourquoi un label Paris-Plages ?

Publié le 25 juillet 2007 par Jean-Paul Chapon

« Je ne vois pas l’intérêt d’un label Paris-Plages » écrit Vincent Jarousseau, maire adjoint PS du 14ème arrondissement de Paris, dans un commentaire sur une note récente de Paris est sa banlieue, Le Grand Paris va du SDRIF à Paris-Plages ;-) précisant que « les bases de loisirs autour de Paris sont largement utilisées l’été. Exemple le Parc Interdépartemental des sports de Choisy. Ce sont les enfants des centres de loisirs de la Ville de Paris qui en bénéficient déjà. »

Cette précision contient en elle-même la justification d’un label Paris-Plages. Certes les bases de loisirs, les parcs départementaux et les bois de Vincennes et de Boulogne sont « utilisés » l’été par la ville de Paris et d’autres communes de l’agglomération pour les enfants des centres de loisirs. Je traverse quasi quotidiennement le bois de Vincennes, et pour moi, l’arrivée de l’été est toujours signalée par ces enclos de piquets, ces grandes tentes blanches et la longue file de cars en stationnement. Mais justement, ce n’est pas en insistant sur cet aspect « colonies de vacances » et régie municipale que l’on va accroître l’attractivité de ces lieux. Déjà le terme de « base de loisirs » à un côté économie planifié limite soviétique. Si la mairie de Paris a choisi le nom de Paris-Plages et non pas « base de promenade et de loisirs de Paris », c’est parce qu’un travail de réflexion a été mené pour trouver un nom porteur, qui ouvre l’imaginaire, qui invite, qui séduise. Et il ne sera pas nécessaire de réunir un panel de testeurs pour dire entre Base de loisirs de Vaires ou Paris-Plages à Vaires, lequel des deux a le plus de chance d’éveiller intérêt et envie d’aller y faire un tour. C’est peut-être de la communication, mais cela fait aussi la différence, comme la différence qu’il y a entre une marque et un produit générique ;-)

Que des loisirs soient organisés par les municipalités pour les gamins qui ne partent pas, c’est une chose excellente. Mais il ne faut pas oublier les autres, hors centres aérés, les plus âgés, ados et jeunes adultes, et les adultes plus âgés enfin, qui sont nombreux à ne pas partir. D’autre part, il ne faut pas avoir une vision seulement « utilitariste » de ces bases de loisirs, et réduire leur intérêt à leur seule utilisation, notamment pendant les vacances. Les faire connaître grâce à un label Paris-Plages aura l’avantage d’y attirer des visiteurs qui pourront y retourner le reste de l’année, hors période de vacances ou de Paris-Plages. Il serait intéressant de faire un sondage pour savoir quelle est la proportion de Parisiens, intra et même extra muros, qui connaît l’existence des ces ressources de loisirs !

Enfin j’insiste une nouvelle fois sur le regard de Paris intra-muros sur Paris extra-muros. Dire que les bases de loisirs, c’est bien pour les centres aérés, les enferme dans une fonction utilitaire d’un certain point de vue dévalorisant. Nombre de parisiens sachant que ces bases sont utilisées comme centres aérés risquent de les cataloguer en lieux de loisirs pour pauvres. Alors plutôt que d’être connus comme ressources pour centres aérés, je préfèrerais qu’elles soient connues comme des lieux de loisir attirants, conviviaux, et surtout communs à tous les Parisiens, intra et extra muros. Un label Paris-Plages, c’est un signe, un message de solidarité et une garantie de qualité, car avec ce label, c’est aussi le savoir-faire montré à Paris-Plages qui serait partagé avec les autres centres de loisirs, à l’instar de Paris quartier d’été qui cette année associe 11 villes de banlieue, Vitry-sur-Seine, Champigny-sur-Marne, Aubervilliers, Bagnolet, Pantin, Saint-Denis, Saint-Ouen, La Défense, Nanterre et Chamarande.

Avant de finir cette note, je tiens à signaler une initiative commune aux mairies de Bobigny et de Paris ainsi que du comité départemental du tourisme du 93, qui va dans le sens de ce label Paris-Plages et du type de projets qui l’accompagnent. Ainsi, une navette fluviale gratuite reliera tous les week-ends le site du Bassin de la Villette de Paris-Plages au site de Bobigny-sur-Ourcq, version locale de Paris-Plages. C’est encore timide, mais c’est en développant ce genre d’initiatives que l’on changera les visions réciproques de ces deux Paris, de part et d’autre du périphérique.


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