Dés 1992, le gouvernement se dote d'un ministère des énergies non conventionnelles (MNES), devenu en 2006 le ministère des énergies nouvelles et renouvelables (MNRE). Destiné à promouvoir ces dernières (au rang desquelles la petite hydraulique, mais non la "grande", qui dépend du ministère de l'énergie), le MNRE peut compter sur un potentiel immense. Parcourue par les moussons, l'Inde dispose de ressources éoliennes exploitables estimées à 45 000 mégawatts (soit 1000 kilowatts). Le soleil brille 300 jours par an, ce qui favorise l'essor des chauffe-eau solaires et celui des panneaux photovoltaïques (qui permettent de transformer directement les rayons du soleil en électricité). Enfin l'agriculture reste la principale activité économique pour une grande majorité de la population, dont près des trois quart vit dans les villages.
Cette situation offre de belles perspectives pour l'utilisation des déchets verts dans des unités de biomasse générant de la chaleur, mais aussi de l'électricité (le potentiel de la biomasse en Inde est estimé à 19 500 mégawatts). Au 30 juin 2007, pour une production totale d'électricité s'élevant 134,7 gigawatts (soit 1000 mégawatts), les énergies renouvelables en représentent 7,6% (hors grande hydraulique, qui fournit 34 gigawatts). D'ici 2012, la taille du parc électrique indien devrait être accrue d'environ 100 GW. Le MNRE a fixé comme objectif que 10% de cette augmentation provienne des énergies renouvelables.
Tarifs incitatifs
Les agences d'électricité de chaque Etat indien apportent aussi leur contribution à la politique du MNRE, en rachetant à des tarifs incitatifs une partie de l'électricité produite par les éoliennes. Enfin, le secteur privé est une source importante de financement des énergies renouvelables. Les entreprises gourmandes en énergie n'hésitent pas à investir dans des centrales éoliennes afin de s'assurer un approvisionnement sans coupures.
En résumé, l'Inde joue sur de multiples leviers économiques pour accroître l'installation de sources d'énergie propre. Avec des résultats probants. Ainsi, plus d'un million de mètres carrés de panneaux solaires réchauffent l'eau utilisée par les particuliers et les entreprises. De même, des fours solaires installés dans des centres de pélerinage, comme celui de Tirupati, dans l'Andhra Pradesh, permettent de cuire chaque jour des dizaines de milliers de repas à la vapeur : ils sont composés de miroirs paraboliques renvoyant les rayons du soleil vers un récepteur où de l'eau froide est ainsi transformée en vapeur.
La puissance totale des parcs éoliens a gagné 40% entre 2005 et 2006, et atteint 7082 MW fin mars 2007, dont plus de la moitié provient de l'Etat du Tamil Nadu. Enfin, l'Inde compte des acteurs industriels de taille mondiale, à l'instar du fabriquant d'éoliennes Suzlon. Et ce n'est pas fini. Début 2006, le ministre des énergies renouvelables a annoncé que 100 GW d'électricité provenant de sources renouvelables d'ici 2050 n'était plus un rêve mais une réalité.
(Source : L'Atlas de l'environnement.)